•                                                                        1                                                        

      

     

                                        MAIN BASSE SUR L’INSTRUCTION PUBLIQUE 

                                                                             

     

                                                                    Avertissement 

     

     Ce livre sera peut être considéré par certains comme « non politiquement correct » ; par conséquent, il ne faut l’acheter que si l’on est intellectuellement honnête.  

     Certains pourraient être choqués d’y voir évoluer des personnages imaginaires fort peu reluisants (bien que la majorité des enseignants ou membres du Ministère de l’Instruction Turpitudammais aient été  loin d’être aussi noirs). En tous cas parmi ces individus peu reluisants on trouve :  directrice sous diplômée mentant, faisant du chantage, créant un coup monté pour nuire à un professeur,  faisant pression sur un autre professeur pour que sa nièce obtienne un diplôme… ;   recteurs mentant, et à maintes reprises, violant le règlement… ; adjoint d’enseignement peu diplômé agressant un collègue qui refusait la politique dans l’Ecole Publique ; le même adjoint d’enseignement allant par la suite « pleurer » à la gendarmerie pour se faire excuser d’avoir fait participer, dans le lycée, les élèves à un vote politique (totalement illégal !), en compagnie d’un de ses collègues aussi sous diplômé ; ce dernier enseignant insultant les paysans et les commerçants (parents de certains élèves) qui ne votaient pas comme lui… ;  manifestations politiques impliquant des élèves manipulés par des enseignants ; élèves menacés d’être « saqués » s’ils ne quittaient pas le lycée pour aller rejoindre la troupe des manifestants ; milices aux portes du lycée qui incitaient les élèves à « faire grève » et à  quitter les salles de classe, avec un chef d’établissement consentant ; enseignante habitant à 100 km du lycée et qui votait, par téléphone, l’approbation de la grève des élèves… ce qui lui permettait de ne pas venir travailler (tout en étant payée) durant une bonne dizaine de jours ; proviseur adjoint dans un autre lycée truquant les bulletins, arrachant de certains livrets scolaires des pages « trop vraies »… ;  indemnités de professeurs détournées par des inspecteurs rectoraux ; proviseur supervisant la distribution de tracts insultant un président de la République nouvellement élu (mais qui n’était pas pour la pensée unique) ;  inspecteurs homosexuels favorisant des professeurs hommes et saquant des femmes ; inspecteur d’académie (ancien instituteur monté en grade sans diplômes supplémentaires mais avec beaucoup de zèle politique) faisant du chantage à un enseignant; un ministre faisant des « partouzes » dans un semi-remorque sillonnant incognito la Capitale et ne s’arrêtant qu’en des points précis pour laisser monter les habitués ! Le même ministre « oubliant » de payer une commode d’une très grande valeur achetée à un antiquaire qui, trop naïf, lui avait fait confiance, et qui fut menacé s’il persévérait à en demander le paiement… ; un prof de philo qui « ramenait » gentiment en voiture certains élèves (garçons) chez eux… 

     Tout ce beau monde, aussi écoeurant soit il, est bien sûr imaginaire dans mon roman;  cependant, si quelqu’un se reconnaissait à mon insu dans un des personnages, ce ne serait bien sûr que pure

    coïncidence ; mais néanmoins cela risquerait, à ma stupeur peut être, de soulever fort regrettablement des lièvres que l’on imagine inexistants depuis mon roman , mais qui alors auraient été connus par certains. Et si des individus déclaraient se reconnaître dans certains personnages méprisables du roman, c’est qu’alors de telles histoires seraient vraies et qu’alors il y aurait aussi les victimes de ces personnages, victimes qui ouvriraient grand leurs dossiers…

      Et, s’il est ahurissant de trouver de tels personnages dans ce pays imaginaire, il est aussi ahurissant d’y découvrir la tactique électorale honteuse des partisans de la pensée unique dans ce pays imaginaire: pour rester au pouvoir en pays Turpitudammais ce parti  n’avait rien trouvé de mieux que de payer, dans le Ministère de l’Instruction Turpitudammais, deux fois plus de fonctionnaires qu’il n’en fallait : s’ils veulent être bien vus, donc bien notés, donc bien payés, ils doivent se montrer partisans de la pensée unique ; pour certains (et même plus qu’on ne pourrait le croire) peu importe leurs diplômes (petits ou grands) et l’efficacité de leur travail ;  l’essentiel est de formater,

     

     

    voire d’endoctriner ; et gare à celui qui refuse la politique à l’Ecole ! même s’il a de hauts diplômes

    et sait enseigner efficacement, il se verra dépasser par des non diplômés, très zélés et payés à en faire beaucoup moins que les autres, ou bien à ne rien faire d’utile, voire ne faire que des choses

    nuisibles (aux élèves et aux collègues récalcitrants au régime de ce pays là!). 

    Ainsi en pays Turpitudammais le parti de la pensée unique a un énorme réservoir d’électeurs qui votent pour lui et qui sont payés par le contribuable : sans ce réservoir d’électeurs, le parti aurait il autant de succès électoral ? beaucoup de Turpitudammais pensent que non. Et ce réservoir, il ne faut le laisser se vider à aucun prix, l’eau dut elle y rester croupissante.           

    Quant au vrai niveau d’instruction donné aux élèves, la plupart des enseignants acceptait qu’il soit devenu très faible, voire inexistant ; le « gouvernement interne » officieux du Ministère Turpitudammais de l’Instruction tenait à « tuer la culture bourgeoise » donc faisait tout pour détruire l’instruction, c'est-à-dire l’apprentissage des vraies valeurs traditionnelles : connaissances, traditions, respect de son prochain et indépendance intellectuelle. Il voulait faire des jeunes des moutons et il les faisait garder par des gens qu’il voulait obéissants : attention aux fortes têtes, attention à ceux qui voulaient enseigner dans la démocratie, on les avait à l’œil et on les faisait mettre en quarantaine par la majorité (soumise) de leurs collègues. Ces manœuvres étaient aussi hypocrites qu’ordurières surtout lorsqu’on se dit démocrate ! Et dans ce pays de Turpitudam on reconnaissait vite les fanatiques de la pensée unique par leur obédience (qui se traduisait par une obéissance sans faille, sans que l’intéressé  ne se pose la moindre question sur l’attitude qu’on lui demandait d’avoir )  aux méthodes des maîtres de la pensée unique. Voici deux exemples, parmi tant et tant que l’on pourrait citer : le premier est celui d’un enseignant de l’université, qui était devenu « professeur de Faculté » en mathématiques dans les années 68 à la grande ville régionale du sud turpitudammmais parce qu’il avait épousé la cinquième mathématicienne mondiale. Lui-même était quasi nul en mathématiques du niveau  faculté ; il se perdait en erreurs dans ses cours et n’avait même pas pu dissimuler son manque d’envergure en maths aux étudiants, qui l’appelaient d’ailleurs « le roi de la jungle », vu son nom tout d’abord, mais encore vu la confusion de ses cours, (qu’il ne dominait pas lui-même !); il était fanatiquement communiste (certainement par nostalgie du régime qui avait coulé son pays 25 ans plus tôt)  et il se faisait un devoir de saquer les étudiants qu’il soupçonnait d’idées contraire aux siennes, c'est-à-dire contraire aux idées socialo-communistes turpitudammaises. Il avait d’ailleursvoulu ostensiblement vexer des étudiants « traditionnalistes » en les faisant poireauter pendant des heures pour passer leur oral et, le moment venu, leur dit qu’il les interrogerait le lendemain car il allait se baigner à la mer, avec la serviette sous le bras cette grande ville universitaire régionale était près de la mer et fin juin il faisait très chaud. De plus lors de la correction des copies de l’examen (correction sur laquelle on ne oeut pas revenir) il se débrouilla pour mettre une note suffisamment basse à tous ces élèves « mal pensants » pour qu’ils soient refusés à l’examen de fin d’année. Cest dire quelle ordure on avait pu jucher sur tel poste…

     Le second exemple concerne Asperges qui avait une maison dans les montagnes de l’Est du pays turpitudammais ; un jour il traversa un hameau perdu, qu’il connaissait bien, pour partir en randonnée ; quelle ne fut pas sa surprise ? il rencontra des collègues du Lycée d’Elise et d’autres qu’il connaissait pour les avoir vus lors de réunions ou lors de jurys d’examen. Il les salua, agréablement étonné par la coïncidence ; mais les têtes se détournèrent…

    Il y a des fanatiques imbéciles partout pensa Asperges, tout est pourri ; et dire que c’est ça qui enseigne à nos enfants !

    Mais pour mieux comprendre cette cohésion quelque peu fanatique dans ce Ministère il faut faire un peu d’Histoire de Turpitudam. Si ce Ministère était un véritable Etat dans l’Etat --- et même pire : un véritable Cheval de Troie dans le pays (nous le verrons plus loin) --- c’est d’abord parce qu’il  avait de très nombreux membres et ensuite parce qu’il était très riche.

    De nombreux membres : pourquoi ? parce que

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

                            

                                                                   PREFACE

                                   

    Ce livre est constitué de trois parties.

    Dans la première on énumère brièvement ce qui se passe dans le pays imaginaire en question et en même temps ce qu’il ne faudrait pas faire dans l’Instruction Publique ; il est proposé brièvement non seulement des remèdes à l’enseignement bafoué mais encore des idées pour un enseignement véritablement apolitique et surtout formateur à la dignité humaine. Ce livre veut faire toucher du doigt le fait que le Ministère de l’Instruction Turpitudammais a maintenant vécu, et que l’œuvre de gens comme Jules Ferry y est oubliée, et même volontairement passée sous silence. Cet ouvrage dénonce la politique turpitudammaise pratiquée depuis plus de trente ans pour « détruire la culture bourgeoise », comme me l’a avoué un jour, en France d’ailleurs, un collègue, qui était en congé de longue maladie pour « dépression quand le temps était à la pluie » ; il vivait son long congé aux frais de la princesse bien sûr et dans le Sud, accompagnant tous les jours sa fille au lycée, écrivant un livre, et peu de temps après , il divorça pour aller habiter dans le Pas de Calais , préférant certainement la vraie dépression climatique à la fausse dépression nerveuse….

    La deuxième partie de ce livre, la plus longue et la plus détaillée, est le roman en trois chapitres imaginant çà et là des faits invraisemblables tellement ils sont odieux.  Situations, détails infimes parfois, similarités peut être avec des faits réels (qui sait ?!) : un premier chapitre de préliminaires ; un deuxième chapitre pour une période de la vie d’un petit lycée, le Lycée d’Elise ; un troisième chapitre sur une  période de la vie d’un grand lycée.

    La troisième partie est une synthèse : celle de l’utilisation et du sens de ce qui se passe dans la plupart des établissements scolaires du pays de Turpitudam, dans certains de ses rectorats, voire dans son Ministère aussi.

     Ce livre annonce la fin programmée depuis plus de trente ans de l’époque de la liberté de penser et de s’exprimer, en un mot la fin de la période démocratique dans le dit pays .

    Les élèves y ont été conduits  trop souvent par des maîtres asservis, donc incapables de former des esprits libres ; ils ont été privés de l’encouragement à la réalité du  travail et à l’effort, n’ont pas bénéficié suffisamment, loin s’en faut, de l’acquisition, naturelle et due, de solides connaissances de base ; à quelle indépendance intellectuelle et à quelle dignité peuvent donc accéder de nos jours ces élèves, c'est-à-dire ces jeunes ?    

    Pendant ce temps le contribuable paie pour « créer des postes », mais des postes de quoi, et pour quoi ? si ce n’est des postes en partie pour endoctriner toute une jeunesse dans la pensée unique. turpitudammaise.

    La politique peut être faite que par des adultes, qui ont déjà un regard sur l’Histoire et le recul de la mâturité, ; en aucun cas chez les jeunes dont l’esprit est en formation. Cette formation,  à la réflexion et à la critique, doit être éveillée par l’acquisition et le partage des connaissances, pour donner aux jeunes une possibilité de bâtir le futur;  et seule cette formation là, par opposition à la « formatation »,  peut être considérée comme étant du ressort de l’Etat.

    Cette première partie pousse le cri de «  jamais ça » ou bien, qui sait, de « plus jamais ça », en parlant de ce qui est évoqué dans la deuxième partie, qui est un roman se déroulant dans un Pays imaginaire dans lequel on peut penser que toute ressemblance éventuelle à des faits réels contemporains est très improbable vu le degré de bassesse de certains des personnages imaginés.

    Toutefois si, d’aventure, des individus se reconnaissaient dans les créatures viles et serviles qui grouillent dans ce roman, l’auteur n’en serait que ravi d’avoir ainsi eu la chance de les débusquer, pouvant alors grâce à l’ouvrage mettre en garde les honnêtes gens contre ceux qui d’une part jouiraient de la bonne réputation que leur fait le régime qu’ils servent fanatiquement, et qui d’autre part seraient payés par les deniers du contribuable.

     

            

     

     

                                                              PREMIERE PARTIE

     

    Il s’agit d’une simple liste de faits qui se sont déroulés dans un pays imaginaire dont parle le roman. Faits imaginaires dans une contrée imaginaire. Ce simple échantillon de faits qui  seront développés dans le roman peut déjà donner une idée de ce qui se passait dans ce pays imaginaire. 

    Et que diriez vous si cela s’était passé dans votre propre pays ?!

     

    1-- Des enseignants qui, après une élection gagnée par leur parti, distribuent des tracts, dans les classes d’un lycée, sur lesquels il est écrit: la droite a été battue, maintenant la gauche va satisfaire les élèves et la jeunesse.

    2—Une enseignante refusant de faire cours à des élèves « non grévistes » parce qu’elle ne veut pas faire cours à des « élèves n’ayant pas ses idées ».

    3—Des enseignants (aussi sous diplômés que politisés) organisant un « sondage statistique » au lycée, sondage qui consistait en  la distribution dans les classes, l’avant-veille d’un scrutin national, d’imprimés sur lesquels il était demandé aux élèves (dont la plupart n’étaient pas majeurs) de dire pour qui ils voteraient ou bien pour qui voteraient leurs parents. 

    4—Le proviseur concerné (peu diplômé lui aussi), « faisant la sieste » (dixit son épouse) et ne pouvant répondre au seul professeur qui, le jour même du dit sondage, vint l’avertir qu’il ne laisserait pas de passer pareille chose dans le lycée.

    5-- Un ancien boxeur, sous diplômé, engagé par un rectorat pour « enseigner » l’économie (« politique ») dans un lycée, et ayant organisé le « sondage » précédent en compagnie d’un autre collègue « adjoint d’enseignement » comme lui ; cet ancien boxeur frappant plus tard un professeur qui n’acceptait pas ces illégalités dans un établissement public.

     6—Un ancien médecin (certainement «viré » du corps médical pour faute grave) engagé par le rectorat pour enseigner les maths, ne faisant faire aucun travail aux élèves (dont certains en connaissaient plus que lui) et mettant plus de 16 / 20 à tout le monde… pour faire plaisir aux enfants et aux parents.

    7—Un ancien paysan, sans grands diplômes, engagé de la même manière et agissant de la même manière…Cet « enseignant » ne se cachait pas d’être fervent partisan de la pensée unique en vogue dans ce pays là.

    8—Des enseignants faisant voter  la « reconduction de l’appui des enseignants à la poursuite de la grève des élèves » ( sic), alors que plusieurs professeurs n’étaient pas du tout d’accord…

    9-- Une enseignante habitant à 100km du lycée, téléphonant tous les matins pendant une bonne dizaine de jours, pour participer au dit vote soutenant la « grève des élèves », et ne venant donc pas assurer ses cours… 

    10—Des affiches et affichettes plein le lycée pour signaler la grève des élèves et celle des profs (alors que tous les professeurs ne faisaient pas grève).

    11---Un enseignant, candidat à des élections dans un village de l’endroit, menaçant de « saquer » les élèves qui ne quitteraient pas le lycée pour aller suivre le cortège des « grévistes ».

    12—Le « proviseur » en titre, femme dont on ne savait si elle avait ou non passé des concours pour enseigner (car elle avait enseigné avant de devenir « proviseur »), regardant sans rien dire le lycée défiguré par les pancartes de grèves de tous poils.

    13—Le même proviseur répondant à un professeur qui lui demandait de faire sortir du lycée des « grévistes » qui n’étaient pas des élèves du lycée : « débrouillez vous tout seul, puisque vous voulez faire cours ! ». 

    14—Un proviseur  demandant à un enseignant de rehausser les notes des élève faibles ou fainéants et de baisser les notes des forts ou des travailleurs (sa nièce, très faible dans la matière, était dans la classe du dit enseignant..).

    15--- Un « conseiller d’orientation » (dans ce pays là, on ne lésinait pas sur les mots ronflants) qui passait dans les classes d’un collège pour dire aux élèves de demander dans leurs voeux d’aller en seconde, au lycée, même s’ils avaient de mauvais résultats et même s’ils ne travaillaient pas !

    16—Des heures de cours entières passées (perdues) tantôt à faire le procès du nazisme, tantôt à faire l’éloge d’assassins communistes (le fameux Che…) ; et cela durait chaque fois une semaine entière.

    17—Le même « proviseur » échafaudant un coup monté contre un professeur rebelle à  ces méthodes (et qui n’avait pas l’heurt d’être du côté de la pensée unique), avec la complicité d’une mère d’élève. Le professeur intenta un procès et le gagna. La mère d’élève, aidée en sous main par l’administration, ne paya pas les frais du procès car elle changea deux fois d’adresse  et partit en cavale: ce fut le rectorat (de connivence avec le « proviseur », la mère et l’inspecteur d’académie) qui paya (et il paya avec quel argent ? devinez… mais celui du contribuable bien sûr !

    18—Un inspecteur d’académie (ancien instituteur certainement arrivé à ce poste pour sa grande obéissance) faisant du chantage au dit professeur.

    19---Le même proviseur mentant sur des dates de lettres et poussant une secrétaire à faire un témoignage tendancieux, mentant sur des formalités administratives en accord avec le rectorat.

    20---Le même proviseur tentant d’exclure un professeur de la cérémonie de fin d’année.

    21---Le même proviseur refusant à des élèves matheux, qui en avaient fait la demande, d’être inscrits dans la classe du professeur de maths qu’ils souhaitaient avoir pour son exigence et son efficacité (refus délibéré, sans autre raison que de priver le dit professeur de bons élèves).

    22--- Un proviseur – à la botte du rectorat -- refusant illégalement son poste à un professeur dûment nommé et dont il connaissait la bonne réputation dans sa matière.

    23—Le même proviseur se vautrant dans les pires mensonges à ce sujet et se prêtant même à un coup monté avec un ancien boxeur engagé comme « enseignant ».

    24---Le même proviseur corrompant des secrétaires contre le dit professeur .

    25---Un autre proviseur harcelant le professeur ; tentant (en vain) de le vexer, puis subornant les témoins.

    26---Le même ouvrant une lettre recommandée, ne signant  pas l’accusé de réception et la déclarant « non reçue », bien sûr avec la complicité du service d’acheminement des recommandés.

    27--- Le même proviseur étant assez méprisable pour essayer de le faire inspecter sciemment le professeur le jour du décès de la mère du dit professeur.

    28---Le même proviseur supervisant la distribution de tracts dans la salle des professeurs, lesquels tracts insultaient quasiment le nouveau président de la république qui n’avait pas les idées de la corporation des enseignants.

    29---Le même proviseur affublant les courriers administratifs, destinés au même professeur, d’une flèche au stylo, dirigée vers le nom du professeur : méthode de harcèlement utilisée aussi par la femme chef de la DPE pour le même professeur et son épouse.

    30---Un recteur mentant et violant sciemment la loi (et bien sûr tout à fait impunément). 

    31---Une directrice du personnel mentant, à plusieurs reprises et même par lettre recommandée.

    32---Un chef de cabinet de recteur participant au harcèlement concerté d’enseignants ; harcèlement de tout un rectorat.

    33---Une femme proviseur adjoint arrachant des feuilles de bulletins d’élèves. La même truquant des appréciations et des notes pour falsifier en l’améliorant frauduleusement le livret du fils de l’intendante.

    34---Des inspecteurs détournant pour leur propre compte, sous les yeux fermés du rectorat, des indemnités gagnées par des professeurs.

    35---Une femme, arrivée proviseur adjoint de « cours supérieurs »malgré son peu de diplômes, faisant toucher à son fils des indemnités de surveillance des concours alors qu’il n’avait jamais mis les pieds au lycée.

    36---La même trichant sur des nombre d’heures de cours pour permettre le détournement décrit deux paragraphes avant.

    37---Un inspecteur proposant des indemnités indues à un professeur pour « l’acheter »(mais le dit professeur refusa).

    38---Une inspectrice générale venant, 7 jours avant de partir à la retraite, inspecter (pour le saquer,  un agrégé de bonne réputation un mois avant que ce dernier ne prenne lui aussi sa retraite.

    39---Deux femmes médecins du rectorat poussant, par des menaces administratives, un professeur à prendre sa retraite (ce qui fit que le dit professeur décida de la prendre plus tard !).

    40---Des médecins, qui « pensaient bien», prescrivant des congés non justifiés à des enseignant qui « pensaient aussi bien » qu’eux.

    41---Un « candidat » visiblement né dans un autre pays, autorisé à passer une épreuve du bac sans le moindre papier d’identité, ni convocation.                            

    42---Des administratifs (directeur d’établissement par exemple) changeant de catégorie et d’échelon « au choix », par le fait du prince ; par exemple l’un d’eux parti avec le bepc avait terminé sa carrière comme « agrégé hors classe » sans avoir passé le moindre diplôme ou concours, même pas le bat (équivalent du bac).

    Un autre, syndicaliste, passa la deuxième moitié de sa carrière comme agrégé (et la termina à la hors classe) sans en avoir jamais passé le concours (et sans avoir, non plus, passé celui de professeur certifié bien sûr).

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

                                                          DEUXIEME PARTIE

     

                                                          Chapitre 1 :   PRELIMINAIRES

     

    Une partie de ce roman parle de certains fonctionnaires crapuleux, du ministère de l’Instruction dans un pays imaginaire qui avait souffert du communisme et du nazisme ; ces individus indignes déshonoraient leurs fonctions par des agissements méprisables, soit à partir de leur instinct d’obéissance aveugle et lâche aux ordres de la hiérarchie, soit à partir de leur esprit malsain au point de harceler pour le plaisir. Il faut dire que si ce pays imaginaire sortait des deux occupations successives, communiste puis nazie, il restait comme toujours des nostalgiques de ces méthodes, collabos tout prêts à se faire engager, pour exercer leurs talents, par n’importe quel régime en quête de larbins pour imposer sa loi ; en un mot des courtisans, soucieux de  faire carrière, sans compétence particulière mais à n’importe quel prix, y compris (et en premier !) la « lèche » et les méthodes serviles, quitte à les pousser jusqu’au bout.

    Les courtisans, Verdi en disait : «corteggiani, vil razza !», car il savait que, si faire le mal est une chose, le faire ou aider à le faire, sciemment, en est une autre ; et qui dénote chez un individu une âme vile et méprisable, incapable de se rendre compte de ce qu’est la dignité.

    D’un côté, dans ce roman j’essaie de trouve des raisons à de tels comportements : complexes profonds ?« infirmité de l’âme »? problèmes sexuels ? en tous cas, infirmité psychique,  manque d’envergure, y compris intellectuelle, manque évident de personnalité, de virilité pour les hommes, et manque de respect pour eux-mêmes ; et aussi, bien sûr, caractère peureux, et instinct grégaire des lâches fort reconnaissable dans le fébrile besoin d’être couvert par un maître lors de l’assouvissement de leurs actes de vengeance haineuse contre ceux qu’ils pourraient jalouser pour leur dignité. En effet il est déjà fort blâmable pour un fonctionnaire de vouloir passer devant les autres par arrivisme; par exemple, le fait de lécher

    les bottes d’un proviseur pour prendre des vacations à un collègue ou pour refuser, avec veulerie et lâcheté, de témoigner d’un incident vécu et bien réel, afin de ne pas déplaire au

    supérieur hiérarchique, est peu reluisant ; mais cela reste dans le domaine de la corruption, sans entrer dans le domaine de la méchanceté malsaine et délibérée et toujours perpétrée « par derrière », « sous couvert », « en sous main »). En effet il est beaucoup plus grave de harceler pour le plaisir, de « lyncher moralement » un fonctionnaire, et à plusieurs, et en se serrant les coudes de surcroît,  par des agissements malsains et incompatibles avec la dignité élémentaire d’un être humain.                

     Toutes ces créatures sont les mêmes, indépendamment de la gravité du mal fait ; qu’elles aient participé à de l’endoctrinement sournois, ou à des massacres, ou à des tortures physiques ou morales, ou qu’elles se soient simplement montrées capables de le faire ; qui vole un œuf vole un bœuf.  L’aliénation de leur initiative et l’absence chez eux de dignité à ce point est plus qu’ un défaut, c’est souvent une tare, dans l’irréversibilité de l’affection, si l’on peut dire. De même que, si voler les deniers publics  ou ceux  de collègues de travail, comme décrit dans le roman, est blâmable, il est bien pire de harceler et de persévérer sciemment dans le mal et en cachette, pour rester impuni : cela est dégradant, vu de l’extérieur, mais ces « dégradés » n’ont même pas l’intelligence de se voir comme ils sont, car leur âme est « mal née ».  Et seuls les Turpitudammais au courant de ces pratiques pouvaient être dégoûtés par ces tristes concitoyens.

    D’un autre côté dans ce roman j’imagine des anecdotes, très nombreuses et dont je ne donne ici que quelques exemples: on y voit, entre autre, toute une administration rectorale qui

    s’acharne contre un enseignant bien ciblé (et dénoncé mensongèrement et calomnieusement),

    qui le met à l’index, le discrimine et tente de l’isoler ; un recteur qui refuse sciemment d’appliquer la loi, qui ment à plusieurs reprises ; deux inspecteurs (dont un petit et toujours juché sur des chaussures à semelles très épaisses) qui essaient, mais en vain, de faire du chantage à l’enseignant ; un DRH qui ment aussi, sur ordre et dénonciation calomnieuse, qui ne répond pas aux lettres de réclamation ; un proviseur qui truque le dossier de l’enseignant ; un proviseur qui refuse, sur ordre du rectorat et en se vautrant dans des mensonges serviles,   que le dit professeur soit installé dans le poste qu’il vient d’obtenir ; le même proviseur qui n’a à la bouche que les mots « erreur du rectorat », imité par le censeur, deux secrétaires et deux ou trois collègues, très courtisans aussi, voulant ne pas déplaire, alors que chacun sait très bien que c’est tout le contraire d’une erreur, i.e. un véritable coup monté, par le dit rectorat et le proviseur asservi ! le même proviseur qui ne met aucune formule de politesse à la fin de ses lettres adressées à l’enseignant harcelé, affichant ainsi une attitude bien vulgaire et bien basse de la part d’un soi disant supérieur hiérarchique; le même proviseur qui laisse entrer ostensiblement dans le lycée, le jour de la prérentrée, un ancien boxeur (jadis engagé ailleurs pour « enseigner », mais sans diplômes suffisants, et qui avait déjà été un des auteurs

    d’une tentative aussi illégale que répugnante de politisation fanatique des élèves, tentative 

    couverte par la hiérarchie) ; et ce personnage, qui avait agressé jadis l’enseignant harcelé, fut invité au lycée ce jour là afin d’essayer de ternir l’arrivée du dit enseignant; deux secrétaires qui  elles aussi ne font que mentir pour ne pas déplaire ;  un chef du personnel qui ment lui aussi, et  même par lettre recommandée ; et qui essaie (vainement) de « faire craquer » l’enseignant par tous les moyens, même les plus mesquins (jusqu’à tracer une petite flèche sous son nom dans les courriers administratifs et jusqu’à se venger sur la carrière de l’épouse de l’enseignant) ; deux médiateurs (nommés par le recteur…et très obéissants) , corrompus

     par la hiérarchie, qui non seulement ne font pas leur travail mais  trahissent ostensiblement l’enseignant ; un autre proviseur (ayant succédé au premier) qui prend, le plus légalement possible, des sanctions contre le dit enseignant sans jamais en donner le motif, et qui utilise aussi la mesquinerie de la petite flèche dans les courriers administratifs ; le même proviseur qui tente de faire inspecter à la va vite le dit enseignant le lendemain du décès de la mère de ce dernier (n’était ce pas se comporter comme une véritable pourriture ?);  le même proviseur qui dévoile à d’autres enseignants le dossier (truqué) de l’enseignant harcelé (ce qui , dans la fonction publique, est non seulement illégal mais encore  honteux et dégoûtant) ; le même qui tente d’exclure l’enseignant (qui lui tient tête et a le dernier mot !) d’un conseil de classe et qui finit par se ridiculiser en se comportant comme un guignol ;  ce même proviseur qui se comporte comme un dénonciateur vil et méprisable, au point de dresser des élèves contre l’enseignant et de demander, en plus, à un surveillant général à sa botte (à l’esprit de larbin, comme son maître, genre kapo aux yeux globuleux et au regard franc de l’âne qui recule), d’aller prévenir les élèves que leur enseignant (près de la retraite et réputé) allait être inspecté, ceci afin de ternir la bonne réputation du dit enseignant ; mais ce dernier refusa l’inspection !  deux médecins du rectorat, eux aussi « aux ordres », qui entrent dans la cabale contre le dit enseignant (le premier le dénonçant à son confrère qui essaie, mais en vain, de lui

    faire prendre sa retraite pour raison de santé, sans avoir lu son dossier médical et en faisant une lamentable erreur, honteuse pour un soi disant médecin, sur un terme médical assez courant ; des responsables syndicaux qui trahissent, sur ordre, le dit enseignant, qui non seulement ne s’occupent pas de le défendre ou de lui donner des conseils, mais encore plus le coulent en douce, dans les coulisses de l’Administration (en particulier trois d’entre eux, se comportèrent comme de véritables collabos, se livrant à maintes trahisons fort écoeurantes).  

    Bref toute une lie morale de la société, tout un groupe de créatures dignes de celles favorables à un véritable apartheid organisé contre l’enseignant réfractaire ! réfractaire aux injustices, au

    chantage, au truquage des notes, aux passe droit, aux mensonges et impostures…et j’en  passe, que je détaille dans mon livre (vote politique organisé dans les classes d’un lycée d’Etat, détournements partiel d’indemnités d’enseignants par des inspecteurs, attributions d’indemnités de surveillance de concours au fils d’un censeur (fils qui n’avait jamais mis les pieds au lycée…), distribution dans la salle des professeurs, surveillée par le proviseur lui même, de tracts insultants pour le président de la République de ce pays peu après son élection  (président opposé à la pensée unique, qui ne plaisait donc pas du tout à la hiérarchie fanatique du Ministère de l’Instruction dans ce pays imaginaire…),  falsification de bulletins scolaires, arrachage de pages de dossiers scolaires trop mauvais concernant des élèves « pistonnés », passage d’épreuves officielles d’examens sans convocation ni papiers d’identité…etc…et mille autres faits amplement détaillés dans le livre.

     Mais si j’imagine, dans cette contrée imaginaire, des créatures imaginaires qui, comme on en trouve sous tous les régimes totalitaires, tentent de masquer leur infériorité humaine par leur supériorité hiérarchique, je ne veux pas pour autant laisser croire qu’il n’y a, dans ce pays là aussi imaginaire soit il, que des lâches, des collabos, des kapos et tortionnaires en puissance.   Toutes ces créatures sont les mêmes, indépendamment de la gravité du mal fait ; qu’elles aient participé à de l’endoctrinement sournois, ou à des massacres, ou à des tortures physiques ou morales, ou qu’elles se soient simplement montrées capables de le faire ; qui vole un œuf vole

    un bœuf.  L’aliénation de leurs initiatives et l’absence chez eux de dignité à ce point est plus

    qu’ un défaut, c’est souvent une tare, dans l’irréversibilité de l’affection, si l’on peut dire. De même que, si voler les deniers publics  ou ceux  de collègues de travail, comme décrit dans le roman, est blâmable, il est bien pire de harceler et de persévérer sciemment dans le mal et en cachette, pour rester impuni : cela est dégradant, vu de l’extérieur, mais ces « dégradés » n’ont même pas l’intelligence de se voir comme ils sont, car leur âme est « mal née ». 

    Si la liste des brimades, vexations et injustices infligées à l’enseignant harcelé est aussi longue,  ce n’était pas parce que c’était un Saint, non, c’est pour deux raisons : d’une part parce l’Administration bénéficiait, dans ce pays, de lois et règlements scélérats,  la favorisant fanatiquement, et de façon inique aussi légalement qu’irréversiblement ; d’autre part l’enseignant fit exprès de ne pas mettre plus souvent l’Administration en justice afin de voir jusqu’à quel point de bassesse pourraient aller ses détracteurs,  à qui il vouait un très profond mépris.   Tout cela est détaillé dans le quatrième chapitre du livre et sert de base à une démonstration de la nocivité du maintien d’une institution d’instruction dans le domaine public ; des causes psychologiques aux causes politiques, tout y est envisagé ou expliqué.    

    Ce roman, peut-être aux confins du mythe et de la réalité, se passe dans un pays imaginaire, du nom de Turpitudam, Pays d'Europe Centrale certainement comme son nom l'indique, et ancien pays satellite de l'Urss. Ce pays avait souffert du fascisme « de droite » puis du fascisme « de gauche » mais moins que d'autres Pays; et malgré la fin déclarée de l'occupation communiste il restait des pions bien placés sur l'échiquier de la nation. Or ces taupes recommençaient à former des réseaux partout et sous des formes anodines. Pour exemple le culte, dans ce pays, voué aux associations de tout poil, associations  qui possédaient en commun pratiquement les mêmes membres mais qui se créaient en très grand nombre et souvent de façon dévoyée ; leurs membres étaient les mêmes d’une

    association à l’autre, laissant croire qu’il y avait beaucoup « d’associations diverses » dans la pays !

    Et c'est dans une région de ce pays, que l'on sentait déjà « repris par les glaces », que se trouvent les deux lycées dont il est question. La petite ville s'appelle d’Elise et la grande Portromain: bien que sans communication avec la mer, cette ville qu'on appellerait en France  « ville ouverte », était en effet ouverte non seulement à des tribus d'envahisseurs arrivant en colons --- faits et anecdotes qui  seront relatés à la fin du livre --- mais conjointement à toutes  sortes de nouveautés, imaginables ou pas, autant dans les idées à la mode que dans les innovations de tout poil, que dans les pires  contradictions idéologiques, que dans les « méthodes nouvelles » pour enseigner  (contre nature

    peut-être, mais rentables pour certains), que dans les agissements dévoyés ayant sévi et sévissant encore dans l'institution publique de l'enseignement (et j' en passe…, et des meilleures), qui ne sont en réalité qu' un pointu reflet de ce qui se passait dans beaucoup d’autres domaines au Pays de

    Turpitudam.

    Cette contrée, bien qu'imaginaire, a sa place dans un contexte humain et est plongée dans le cours actuel des évènements mondiaux (aussi bien pour ce qui est du cadre de l'Education dans les pays

    développés que du déroulement chronologique des autres évènements). Il est devenu, comme beaucoup de pays ayant souffert des fléaux politiques cités plus haut, un pays de magouilles plus ou

    moins sordides.

     Une partie des habitants avait réussi à faire croire à la majorité que le danger du fascisme « de droite » était toujours présent; ainsi ils pouvaient imposer un fascisme « de gauche », sans la moindre officialité bien sûr, tout en douceur, tout en mensonges doux et vraisemblables; ce genre d'individus, qui ne représente pas la majorité bien qu'ils soient en assez grand nombre, se débrouille

    toujours pour passer d'une idée à une autre comme on traverse un pont,  parce qu'il voit qu'il sera  mieux de l'autre côté. Et ces gens ne reculaient aucunement devant les contradictions les plus

    flagrantes qu'ils faisaient avaler par le rappel systématique des atrocités commises par le fascisme

    « de droite » en passant sous silence celles du fascisme « de gauche », qui pourtant ont eu lieu antérieurement puis postérieurement aux autres, et qui ont fait, comme ont le sait encore, environ vingt fois plus de  morts dans le monde. 

    La destruction de l'esprit du peuple, qui ôte ainsi à ce dernier sa souveraineté, est faite très efficacement car elle était faite dès l' Ecole, je dirais même dès l'école primaire où les enfants sont  formatés à la pensée unique. Bien sûr l'instinct grégaire des lâches joue un  rôle primordial dans cette attitude de destruction de la culture authentique et de celle des moyens traditionnels qui permettent à tous d'accéder à l'instruction.

     Et la partie de la population Turpitudammaise qui se trouve ainsi opprimée, culpabilisée et dirigée

    par l'autre, est trop timide et trop tolérante: elle ne se rappelle certainement pas le proverbe « poignez vilain, il vous oindra; oignez vilain, il vous poindra ». Pourtant certains commencent, en voyant ce qu'est devenue la société dans ce pauvre Pays, à regretter d'en être arrivé là et revoient dans ces réseaux  les milices qui ressemblent à celles qu'ils avaient tristement connues  et qu'ils qualifient dans la langue Turpitudammaise, de socialopes (l’équivalent, en somme, même en moins intelligent, du KGB soviétique ou de la 5ème colonne infiltrée par les nazis en France bien avant 1939). D'ailleurs toute une partie lucide et honnête de la population met de plus en plus ses enfants dans l'Enseignement privé qui, dans ce Pays, est devenu un refuge en quelque sorte; ceci faisait se poser à nombre de gens la question de la pérennité du caractère public de

    l'Enseignement et de l'utilité de dépenser de l'argent pour ne plus instruire, et pour endoctriner et maintenir dans une éducation à œillères toute une foule de jeunes.

    Psychologiquement secoués, égarés même parfois, sans plus de repères --- puisque les milices

    d'enseignants du nouvel ordre en Turpitudam les en ont privés --- , un trop grand nombre de jeunes sont la proie d' « endoctrineurs » aguerris et de ratés de tout poil, qui trouvent refuge dans un métier où beaucoup apprécient la tiédeur rassurante des avantages du  fonctionnariat  turpitudammais que garantissent des syndicats, solidement ancrés dans le Pays, à tous les adeptes de la pensée unique; et ils cheminent ainsi au coude à coude jusqu'au paiement de fin du mois pour avoir gardé sans rien dire les moutons qu'on leur a confiés en ne perdant jamais de vue la grille d'avancement (avancement = davantage de sous sans davantage de travail) que leur photocopie régulièrement leur syndicat (et plus il y a de moutons à garder, à leur place ou non dans un établissement scolaire, plus

    on peut réclamer des créations de postes!). 

     Et ce sont ceux-là qui livrent au dénigrement les opposants sincères et inconditionnels aux pratiques dévoyées d'un  fonctionnarisme devenu à la fois corrompu et désuet. Par contre  il y a

     d'autres enseignants au Pays de Turpitudam qui, eux, font leur métier avec goût et vocation et 10/

    rejettent les méthodes hypocrites --- appelées « novatrices » par leurs créateurs --- qui mènent en grande partie à la dénaturation de l'instruction de ceux qui en ont le plus besoin: les gens du peuple. 

    Les exemples de ces deux catégories d'enseignants ne manquent pas dans les deux

    Lycées du roman,  où toute une partie des professeurs enseigne avec sérieux, assiduité et efficacité, tandis qu' il y a aussi  un bon nombre de courtisans et de lâches qui suivent à la lettre les consignes parfois dénaturées de la hiérarchie contre l'intérêt même des élèves ou qui, par exemple, refusent de  

    témoigner des injustices auxquelles ils assistent (lors de certains incidents  leur supérieur hiérarchique leur dit de se taire, et, servilement, ils se taisent). Nous en verrons des  exemples aussi bien dans l'un que dans l'autre de ces Lycées.   

     

          

    .     

     

     

     

     

                                            Chapitre 2 :  LE LYCEE D’ELISE

     

                                                                          1

     

        Avertissement :   aux âmes sensibles à l’expression « politiquement correct », je me permets de signaler que cette nouvelle, qui fait partie d’une série d’articles intitulée « Les collabos du crépuscule », risque de ne pas leur paraître « politiquement correcte ». Mais je voudrais que l’on sache que, vu l’entière vacuité de sens de la dite expression qui plaît aux hypocrites, ainsi que son origine des plus sophistes, c’est en parfaite conscience que je présente l’histoire et le texte dans des situations et un vocabulaire que certains pourraient trouver très crus.  Au  Diable lui même ne plaise !

    Certains individus (hommes ou femmes) du roman sont tellement indignes, qu’il est statistiquement quasiment impossible de trouver des personnages ou situations identiques dans la réalité ; toutefois, si d’aventure, par une affreuse coïncidence, il arrivait que certains se reconnaissent dans certaines de ces créatures, alors c’est qu’ils auraient pleinement mérité d’être démasqués par un Destin justicier ; et qui sait si, par la même affreuse coïncidence, il n’y aurait pas des victimes ou témoins qui ne manqueraient pas d’ouvrir tout grand des dossiers (de plusieurs centaines de pages peut être…) ? Soulevant allègrement un tas de lièvres dans un vrai panier de crabes. 

     

                                                                    

                                                          LE LYCEE D’ELISE

     

        Cette nouvelle fait partie d’un roman, lui-même situé au sein d’un ouvrage plus général  (Main Basse sur l’Instruction Publique) qui traite de situations, de faits et de personnages imaginaires dans un pays imaginaire; on y voit, entre autre, les choses les plus révoltantes et  invraisemblables : vote politique odieux dans les classes d’un lycée, incitation des élèves à aller manifester plutôt qu’à travailler; on y voit aussi des enseignants à la fois «grandes gueules » et sous diplômés, des administratifs corrompus, beaucoup de fanatisme  politique,  injustices, passe-droit, lâcheté et servilité, mise en quarantaine, harcèlement et discrimination, discours hypocrites parlant de tout le contraire de ce qui se tramait sournoisement; le tout baignant dans une imaginaire et inimaginable ambiance de serviteurs officiels de l’Etat trahissant en douce leur devoir et, par conséquent, grugeant les contribuables qui les paient.

    Mais il ne faut pas croire que dans ce pays imaginaire la totalité des fonctionnaires étaient les mêmes. L’accent est simplement mis sur ceux qui n’étaient pas à leur place et qui essayaient de pourrir les autres, dont une partie résistait dignement. Quel que soit le nombre des « exactions » dont il est question dans le roman, aucun amalgame ne doit être fait entre ce nombre et celui des fonctionnaires crapuleux du pays de Turpitudam. 

     La seule façon, peut être, d’arriver à imaginer cet inimaginable, est de se rappeler la propagande faite sous les régimes communistes et nazis, par des gens qui, exactement comme ceux cités dans le roman, n’acceptaient jamais de discuter un tant soit peu avec ceux qui ne pensaient pas comme eux, et condamnaient d’emblée pour seul « délit d’idées » des gens (qui  sont leurs collègues dans le roman) ne leur ayant fait aucun mal : on reconnaît ici les glorieux imbéciles partisans de la pensée unique, se serrant lâchement les coudes pour être bien couverts (fédérés, diront les sophistes), ayant pour seul argument la consigne bien apprise de couper systématiquement la parole à ceux qui voudraient s’exprimer différemment d’eux.

    Bien sûr un tel roman peut dévoiler le rôle du fonctionnariat de ce pays imaginaire, et même le remettre en question, surtout lorsque certains (voire trop) de ses membres sont des âmes mal nées à qui la valeur se refuse en dépit des années.

    En fait Elise,  petite ville de cette contrée, le Pays de Turpitudam, jusque là paisible, en apparence tout au moins, avait de haute lutte obtenu la réhabilitation de son Lycée, par une ténacité justifiée, et peut-être aussi par une attitude politique bien orientée: et ici je donne au mot  "politique" son sens originel et noble d’ « administration de la cité », et non point le sens de "politicard" comme on le trouvait souvent dans les faits et journaux depuis quelques décennies. Il faut dire que le nouveau maire d’Elise, qui l'est encore d'ailleurs à la fin du roman, s'évertua à amplifier, contre vents et marées, l'essor de son Lycée; essor auquel il tenait encore malgré les tentatives de sabotage, par endoctrinement surtout, de tout un groupe de gens pensant comme le Pouvoir (appelé officiellement dans ce Pays Pouvoir Educatif Régional, nous dirons rectorat pour simplifier). C'est ainsi que se nomme, dans ce pays, l'autorité hiérarchique de la grand-ville régionale la plus proche et correspond à un rectorat en France: les membres du Pouvoir sont choisis par cooptation pratiquement dans un seul parti politique (deux en réalité, mais qui sont en fait d'accord pour n'en former qu'un seul): et ici j'entends "politique" au sens de politicard.

    Dans ce Pays le Pouvoir National de l'Enseignement est un Etat dans l'Etat: depuis les années 60 en effet sont appliqués, et de plus en plus souvent, des pratiques et règlements anticonstitutionnels et surtout, depuis le début des années 80, c'est toute une faune qui fait sa loi au vu et au su de tout le monde. Certains chefs ou sous chefs des Pouvoirs régionaux (appelés recteurs en France) n'hésitent pas à violer le règlement, à utiliser le chantage et, bien entendu, le piston;  les passe-droit et les mensonges sont monnaie courante pour ces « recteurs » et les membres et sympathisants de la pensée unique qui est celle du Pouvoir Educatif, i.e. la bonne pensée; toute cette faune « dirigeante » ne cesse de se vautrer dans le         

    mensonge à des fins cupides, sans reculer devant une quelconque injustice, comme en a donné un triste exemple un responsable de petit ordre dans ce Pays, qui sévissait là, et qui a su faire beaucoup de mal, Mme Taxit, arrivée à ce poste on ne sait pas comment (vu sa conduite et son manque total d’éducation, comme nous le verrons) ; elle avait ainsi pu assouvir un instinct de puissance plutôt que d'avoir été capable de compétence.

    Cette Administration est en cheville avec celle de distribution du courrier Turpidammais et peut ainsi se permettre de tricher sur des lettres recommandées qui, soit « se perdent », soit ont beaucoup de retard, soit ne trouvent pas leur destinataire (même bien connu) et retournent à l’envoyeur… qui, lui,  n’a pas, contrairement à l’Administration,  la poste pour complice. 

     Dans les fonctionnaires employés par le Pouvoir il y a déjà les membres officiels, entrés par concours, et ceux entrés par simple nomination. Bien sûr, dans une écrasante majorité, ces gens là ont bien suivi les consignes pour obtenir un bon poste; ils ont dû déjà au départ  montrer patte blanche. Hélas nous ne manquerons pas d'occasions de revenir là-dessus: la patte blanche consiste d'abord à employer un langage choisi par les bons penseurs et à tenir des propos conseillés; par la suite, au nom de la démocratie, on doit poursuivre son rôle en dénonçant à voix basse les mauvais penseurs et en fustigeant à voix haute toute attitude ou pensée contraire à la pensée unique. Je ne citerai pas le sketch français bien connu ---  auquel on peut faire allusion, du fait que cette contrée imaginaire a des mœurs et institutions semblables à celles des pays occidentaux ---, sketch où il aurait très bien pu être demandé quelle était la différence entre un bon penseur et un mauvais penseur: la réponse aurait été, bien évidemment, qu'un bon penseur est quelqu'un qui pense bien… et qu'un mauvais penseur est quelqu'un qui pense… mal! 

     Il y a ensuite les membres officieux, appelés syndicalistes, chargés en principe de défendre les intérêts de leurs collègues. Ils sont élus plus ou moins par ces derniers mais n'arrivent à des postes de responsabilité que par le fait du prince et qu'en suivant les consignes du Pouvoir. Comme ils sont probablement de valeureux employés de l'Etat (sans surcroît de travail bien sûr) et de très bons pédagogues (qui ne voient guère, et parfois jamais, les élèves), c'est ainsi qu'ils arrivent à se soustraire au dit travail et à la dite présence des élèves, pour œuvrer plutôt en palabres et en réunions; ils sont en moyenne moins (ou beaucoup moins) diplômés que ceux qu'ils sont sensés défendre, ils ont leurs petites et grandes entrées dans les locaux du Pouvoir et finissent pratiquement tous leur carrière en gagnant plus que leurs collègues du même grade, tout en ayant le plus souvent  obtenu ou amplifié leurs titres sans jamais avoir passé de concours d'accès, mais par simple "choix du prince"; il est évident qu'ils ont passé beaucoup moins de temps que les autres « dans l'arène », en face des élèves. Véritables traîtres, au Pays de Turpitudam, on les appelle carrément des collabos (en souvenir des kapos et des membres subalternes de la nomenclatura). Il est inutile de dire que si ces gens là, eux aussi, ne pourchassent pas les mauvais penseurs, alors ils ne font pas long feu dans leur planque! Les énormes financements dont bénéficient ces syndicats dans ce pays sont

    d'origine non avouée (probablement parce que non avouable), bien que payés par les impôts des citoyens ; et cela est voulu par les gouvernements »bien pensants » mais se déroule au nez et à la barbe des autres gouvernements qui préfèrent l'injustice et la violation des règlements au risque de troubles dans la rue. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle un certain gouvernement installé il y a plus de trente ans avait accentué l'asservissement au Pouvoir de ces fameux syndicalistes, pour les faire devenir, dès cette époque,  les intermédiaires entre le Pouvoir et les moutons qu'il faut garder bien sages et toujours dans la même direction d'idées, idées dites démocratiques et anti-discriminatoires; ces idées consistent en particulier à isoler (éventuellement montrer du doigt) ceux qui n'abondent pas ostensiblement dans le sens donné par les sophistes au mot démocratie : sont donc mis à l’index « pour délit d’idée » ceux qui respectent sincèrement toutes les idées, en un mot ceux qui n'acceptent pas la pensée unique et qui sont contre la discrimination. Et petite gloire est à celui des kapos qui criera le plus fort qu'il faut être démocrate! qu'il faut  contribuer  à la lutte contre la discrimination, contre l'étroitesse d'esprit et contre ceux qui n' ont pas des idées démocratiques. D'ailleurs un des professeurs, Mr Asperges, avant de demander le Lycée d’Elise, avait passé un an dans un grand Lycée de la Capitale turpitudammaise, où les professeurs qui étaient « pour la démocratie et contre la discrimination » avaient carrément créé une salle des professeurs pour eux, et rien que pour eux,  laissant les autres refuser la pensée unique dans l'ancienne salle, et affectant de ne surtout pas parler aux collègues restés dans l’ancienne salle.

    En réalité le Chef d'Etat Tirdamterm, arrivé au pouvoir il y a trente cinq ans dans ce Pays, avait pensé qu' en fin de compte, si l' on voulait créer et conserver cette pensée unique, il fallait avoir ses milices de chiens de garde  à qui l'on donnerait l'apparence de bergers « éclairés », et qui seraient dans la réalité une sorte de kapos de son régime: il connaissait bien la question pour avoir su  prôner le contraire de certaines idées qui l’avaient porté au pouvoir ; ce chef du Pays Turpitudammais était très rusé et avait su passer d'une pensée unique à une autre en muselant ceux qui s'en étaient aperçus; il n'avait pas hésité à venir sur ordre en 1956, dans le sud de son Pays Turpitudammais, pour faire tirer sur des mineurs de fond en désaccord avec la pensée unique de l'époque...); il  avait fait assassiner plusieurs de ses amis prêts à parler (entre autre son directeur des chasses et un de ses ministres, compétent, honnête et issu du peuple, qui ne supportaient plus la façon despotique avec laquelle il gouvernait et osaient critiquer sa cupidité pour le pouvoir et l'argent, et aussi ses scandales financiers ; scandales dans l'un desquels, d’ailleurs, son propre fils avait été impliqué, etc...) ; ce président  avait aussi, en douce, fait menacer de mort un journaliste qui voulait faire paraître un livre sur sa double vie bien avant qu'elle ne  fût connue de la population; tout cela était connu  mais il y avait aussi des choses moins connues. Il avait en partie assis son accès au pouvoir, il y a trente ans, sur les enseignants, les « pseudo-enseignants » et assimilés, de ce Pays; d'ailleurs une immense  partie des postes de responsabilité, et surtout des places de parlementaires, avait été constituée dès son élection par des enseignants (même peu diplômés et souvent n'étant pas à la hauteur de leurs nouvelles responsabilités). Mais ces gens là pensaient bien et votaient encore mieux !  D’ailleurs dès son arrivée au pouvoir, il commença par faire brûler des livres qui ne lui plaisaient pas, et cela au nom de la démocratie et de la liberté d’expression…

    C’est aussi lui qui fit en sorte de rapprocher les syndicalistes de l’Administration,  pour mieux ligoter les fonctionnaires récalcitrants ; en un mot il achetait les syndicalistes pour les avoir à sa botte : quel régime totalitaire n’a pas fait cela à grand bruit !? Mais si on aime la « tranquillité », il suffit de faire tout cela sans bruit.

    Et ce fut alors le début du déclin culturel pour ce Pays, qui fut insidieusement plongé dans un obscurantisme d'où il ne risque pas de sortir de si tôt. Mais il ne faut pas croire non plus que c'est la totalité de la population qui est ainsi. Il n'y en a qu'une partie, « véreuse », qui essaie

    de gâter l'autre délicatement, gentiment, insidieusement, en remplaçant progressivement l'instruction par l'endoctrinement; mais un endoctrinement de toutes parts, et fait de manière excessivement sournoise; le seul emploi d'un certain vocabulaire montre bien  à quel point l'esprit fasciste a été inoculé dans le peuple de ce Pays: pour parler des gens de la pensée unique, on emploie deux mots de cette langue, qui se traduisent en français par « bien tourné »; ceci  est synonyme de « bien pensant » et de « politiquement correct », ces deux expressions  voulant dire exactement la même chose, en cela que leurs termes privent bien les gens de la liberté de penser et veulent les soustraire à la démocratie, qui est exactement le contraire de toute aspiration naturelle d’un quelconque peuple. Il est évident, mais beaucoup de citoyens du Pays de Turpitudam ne s'en aperçoivent pas, que le mot « démocratie » est le contraire de « exclusion d'au moins une pensée », puisque étymologiquement démocratie signifie « respect de toutes les pensées »: on n' a pas besoin d'être fin mathématicien pour comprendre que le contraire de « oui à toutes » c'est « non à au moins une ».

      A côté de ces créatures pourries il y a l'autre partie, assez nombreuse, de la population de ce Pays, qui se compose d'une part des gens déjà endoctrinés --- soit par bêtise ou fanatisme, soit par intérêt ---  et, d'autre part, des gens qui déplorent en silence cet état de fait mais ne réussissent pas à se faire entendre car ils tiennent à garder leur dignité, sachant qu'ils seraient obligés de la sacrifier en partie pour participer à l'empoignade et au dialogue de sourds que leur imposent les doux fascistes par leur mauvaise foi et leur pratiques de « grandes gueules assourdissantes ». Cette partie de la population qui se trouve ainsi opprimée, culpabilisée et dirigée par l'autre, laisse trop faire, par digne timidité et respectable tolérance. Pourtant certains commencent, au vu de ce qu'est devenue la société dans ce pauvre Pays, à regretter d'en être arrivé là, et de plus en plus cette partie lucide et honnête de la population met ses enfants dans l'Enseignement Privé qui, dans ce Pays, devient un refuge en quelque sorte; ceci fait que beaucoup se posent la question de l'opportunité et de la pérennité du caractère public de l'Enseignement ainsi que de l'utilité de dépenser de l'argent pour ne plus instruire mais pour endoctriner et maintenir dans une éducation à oeillères toute une foule de jeunes.                                                            

      Mais revenons maintenant au Lycée d’Elise.                   

    Ce petit lycée n'avait même pas cent élèves il y a trente cinq ans, lors de sa"reprise"par une Directrice, que certains disaient Dame de fer. Mademoiselle Lummerle était en fait une excellente Directrice, exigeante avec elle-même encore plus qu'avec les élèves, travailleuse, consciencieuse et honnête; une "lève tôt", à la barre avant tout le monde, tenant à tout, malgré un personnel plus que réduit: choix des classes et emplois du temps élaborés avec concertation et convivialité, ténacité et habileté à surmonter les problèmes financiers -- en toute transparence et toute honnêteté -- et à mettre en place toutes les structures qui peuvent exister dans une quelconque institution d'enseignement bien sûr. Et ainsi ce petit lycée commença à devenir grand. Il se mit à drainer avec convivialité et efficacité, outre les jeunes d’Elise, toute une population d'élèves des petits villages, hameaux et campagnes environnants: élèves en général sérieux, travailleurs et bien éduqués. Dans leur majorité ils se sentaient autant responsables de leur propre avenir que de la réputation de leur établissement;  réputation qui, dans les classes scientifiques atteignit rapidement vingt lieues à la ronde! et notamment la grand-ville où se trouvait le Pouvoir régional, universités, etc… Il n'est pas étonnant que le travail de la Directrice, la volonté des élèves,  le niveau de l'enseignement et l'exigence des professeurs, aient contribué à donner au Lycée une réputation grandissante. 

    Mais un beau jour, le temps passant, cette Directrice prit sa retraite et fut remplacée par un

    Directeur, que l’on appela Proviseur.

    Cet homme, Monsieur Etanche, parut convivial dès son arrivée; bon vivant, aimant de toute évidence bien vivre (certaines mauvaises langues disaient qu' « il n'était pas tout à fait étanche... »), il avait en lui pas mal de compréhension et de bonté  envers tous les gens, et surtout un esprit de justice et de bonne foi.

    Bien sûr il se laissait un peu trop manipuler par certains enseignants (enseignants ou faisant office d’enseignants d’ailleurs, d'une compétence chancelante, mais politicards, pour compenser, donc soutenus et encouragés par le Pouvoir) ; il se laissait ainsi manipuler en particulier par excès de tolérance à l'absentéisme de ces enseignants et d'autres, et notamment lors d'une affaire grave dont nous allons parler ; il n'en dirigeait pas moins le lycée avec une certaine efficacité puisque ce dernier continuait à prospérer, surtout dans les classes scientifiques, et que sa notoriété ne cessait de grandir.

    Voici donc décrit le cadre de ce Lycée, au sein du cadre général du Pouvoir d'Enseignement.

    Mais un jour, fut nommé dans l'Etablissement un nouvel enseignant, Mr Néanderthal: n'ayant  jamais réussi, ou peut-être même passé , de concours, il avait été nommé dans le lycée comme enseignant-adjoint, faute de diplômes suffisants. Petit front étroit, très fuyant, il avait le Bat

    (dans ce pays le Bat est l'équivalent du Bac, du Bac d'autrefois  bien sûr, qui avait quelque valeur, vu ce que l'actuel est devenu, et est l'abréviation de Brevet d'Aptitude à Travailler); ce "professeur" devait probablement avoir deux ans d'université (peut-être  trois?); mais c'était un enseignant qui pensait très, très bien: aussi, par la suite, il termina sa carrière comme professeur en titre (possédant le grade du concours qu'il n'avait jamais passé) et certainement au meilleur des échelons de son grade! Tout cela grâce à son syndicat dont il était un membre fanatique; seule comptait pour lui la pensée unique ; et dans les discussions il remplaçait vite les arguments qui lui manquaient par des réponses bêtes et méchantes.  Il passa sa carrière à ne pas enseigner la véritable Histoire, mais à endoctriner, à l'aide de méthodes et d'arguments à sa portée. Son petit front fuyant et ses gestes mesquins (qui pourtant, en apparence, se voulaient très amples) laissaient bien augurer de ce qu’on pouvait attendre de sa réflexion…

      Cet enseignant se lia vite avec un de ses collègues, Mr Beffroy,  pour entreprendre ouvertement dans le lycée un endoctrinement soutenu et déjà entamé par son collègue. 

    C'est alors que les tracts continuèrent à circuler de plus belle, les grèves à éclore, des mouvements à s'amplifier, tout cela au détriment du travail, bien sûr, et de l'ambiance qui doit régner dans un établissement scolaire. Le proviseur laissait d'ailleurs un peu trop faire. Citons notamment quelques exemples, en commençant même par un fait anormal survenu déjà avant  même l’arrivée de l'enseignant-adjoint Néanderthal, et fomenté par son collègue, en poste depuis quelques années.    

      Un jour, juste après une élection nationale (et catastrophique pour le Pays), que ne découvre pas un professeur du Lycée,  Mr Asperges,  sur des tables d'élèves de la salle dans laquelle il vient d'entrer? des tracts sur lesquels était écrit que maintenant que les Bons Penseurs étaient arrivés au  pouvoir, les choses allaient aller beaucoup mieux, et l'Enseignement allait profiter d’un nouveau souffle, dont les « Mauvais Penseurs » l'avaient privé jusque là". Ceci se passait le lendemain d'élections nationales! Elections qui se font aussi dans ce pays au suffrage universel; c'est la même chose qu'en France pour élire le Président du pays ; et c'est même mieux pour les élections des parlementaires, car dans ce pays il n'y a pas de triage des circonscriptions: tout se fait par proportionnalité, i.e. il ne peut y avoir, par exemple, dans une Assemblée, d'un côté 1 ou 2 députés élus par 3 ou 4 millions de citoyens, et d'un autre 20 ou 30 députés élus seulement par 100 ou 200 mille: les Turpidammais auraient trouvé cela foncièrement antidémocratique, au sens étymologique et non « politicard » du mot.

     Mais revenons aux tracts découverts ce jour là par Mr Asperges, et sur lesquels on pouvait lire : « le parti social vient de gagner les élections ; maintenant tous les avantages que le parti précédent vous a refusées vont vous être accordées ». Imaginez donc cela: quelle confiance accorderiez vous aux individus --- se disant"professeur"! ---  ayant distribué les dits tracts? et, de plus, imaginez que par la suite le changement promis dans le tract se soit avéré non exécuté ou bien ait été pire que le non–changement soi disant évité!  Dans ce pays imaginaire on peut en effet imaginer le pire; et, en fait,  préparez vous y, car, dans ce Pays, le pire, le bien pire, s'est effectivement produit!  

     Asperges donc, lisant ces tracts, fit part, à celui qu'il supposait en être l'auteur, ou un des auteurs, du mauvais aloi et surtout de l'illégalité du procédé utilisé (dans ce pays il était illégal, aussi, de se livrer à du prosélytisme politique dans des établissements publics, et surtout envers des personnes  mineures):  Beffroy lui répondit qu'il n'y avait aucun mal à cela, et qu'il n'y avait pas, non plus, la moindre arrière-pensée, car cette lettre n'était pas destinée aux élèves; c'était simplement une"lettre aux parents", que les élèves devaient remettre à leurs  parents…(certainement en se bandant les yeux, en la saisissant à tâtons et en la remettant à

    leurs parents dans les mêmes conditions; quitte à attendre, pour la lire, d' avoir atteint l'âge légal de la majorité…). Asperges dit qu'en tous cas il ne fallait plus faire cela, car un Lycée ne devait pas être un lieu d'endoctrinement mais devait être tout le contraire, c'est-à-dire un lieu où l'on préserve les jeunes de l'endoctrinement.  Du coup Beffroy et plusieurs autres collègues ne parlèrent plus tout à fait de la même façon qu’auparavant à Asperges.

    Ce dernier en effet, professeur de maths, paraissait un peu trop loyal, franc et "carré", et menaçait de devenir l'empêcheur de tourner rond pour ceux qui préféraient le cercle ---  surtout vicieux ou même déformé --- à des figures trop anguleuses. Il faut dire que ce Mr Asperges s'était déjà dévoilé lors de réflexions anodines (mais qui n'avaient pas dû tomber dans l'oreille d'un sourd) faites dans la salle des professeurs un an auparavant. Voici à ce sujet voici une petite anecdote: lisant un article de journal sur un heureux gagnant de la Loterie Nationale,  Beffroy avait demandé à Asperges ce qu'il ferait s'il gagnait ainsi ou bien s'il héritait d'un tonton d'Amérique; Asperges  lui répondit qu'il continuerait à enseigner les maths car cela lui plaisait beaucoup, et que, au pire, il se mettrait en demi service pour n'avoir qu'une seule classe à charge, celle qu'il aimait le plus. « Quoi?! » lui rétorqua son collègue; « eh bien si tu crois que moi je continuerais à venir faire le con ici pour gagner des miettes! moi, j'irais vivre sur une île, au soleil, et je n'en glanderais pas une ». A chacun ses goûts, lui répondit Asperges, sans trouver cependant la réponse de son collègue dénaturée, ne connaissant pas encore très bien ce dernier: il est en effet difficile de critiquer d'emblée quelqu'un qui aspire à vivre sans travailler; mais à condition que ce quelqu'un ne passe pas son temps à être payé par l'Etat,  tout en critiquant les "riches", et en poussant les gens influençables à se révolter au

    nom du"Droit au Travail"!, droit dont Beffroy se serait bien volontiers privé d'office, à condition de bien conserver celui d’être payé, droit il l’aurait revendiqué sans la moindre manifestation dans la rue ou ailleurs, et surtout sans bruit! Il était du genre à préférer en son for intérieur le droit au salaire et à clamer haut et fort l’expression « droit au travail »…    

    Mais revenons à la nouvelle ambiance qui se mit à envahir le lycée; je dis "nouvelle" ambiance car,  comme je l'ai déjà dit, ce petit Lycée avait eu  très bonne réputation jusque là; et je dis "envahir"car le nouvel arrivant, enseignant-adjoint, avait beaucoup plus envie de prendre du grade et un véritable rôle politique (en faisant de ses cours et du Lycée une véritable tribune d'endoctrinement), que de faire prospérer, grâce à un travail rude et naturel, les deux immenses propriétés terriennes héritées de sa famille, l'une en  Turpitudam et l'autre

    à l'étranger.

    Bref, il ne tarda pas à se considérer comme le maître à penser du lycée. La plupart des

    enseignants firent allégeance: soit activement pour être bien vu du Pouvoir, soit passivement, par peur d'avoir à s'opposer à des agissements ---  voire exactions --- totalement illégaux.

    En effet très vite l'on vit se créer groupes "corporatistes" (équivalent des syndicats en France),

    créant des milices de profs et d'élèves, officiellement extérieures au lycée mais créées en réalité à l'intérieur. L'immense majorité des profs faisaient risette à tout ce beau monde, pour ne pas être montrés du doigt, même si certains ne faisaient aucune politique dans leurs cours.

    Il est bien évident qu'il ne faut pas mettre dans le même sac, par exemple, un professeur comme Mr Blanchet ---  professeur de physique, un des plus anciens, réputé à juste titre pour son sérieux, son exigence et ses résultats ---  et un de ses collègues, Mr Creux, de la même matière, arrivé bien plus tard, fervent suppôt des tendances résiduelles de bolchévisme, et qui en était arrivé à proposer aux élèves, à l’intérieur du lycée, de  verser de l'argent à une association de « soutien à la grève des élèves » : et il avait fait une petite recette! Ce Mr Creux en effet ne reculait devant rien: lors d'une des innombrables grèves survenues dans ce lycée il avait même menacé en pleine classe de "saquer" les élèves qui ne descendraient pas dans la rue avec les professeurs et les élèves grévistes! Il était évident, pour lui, que puisqu'il pensait bien, il avait le droit d'empêcher, en bon démocrate et par tous les moyens, certains de vouloir penser mal (ceci se passait à l'époque de la directrice Mlle Belette et bien après l'époque du Proviseur Etanche). 

    Et le leitmotiv était toujours le même, dans ce Pays de Turpitudam qui avait pourtant souffert, au milieu du siècle, autant du socialisme que du nazisme, comme dans plusieurs ex-pays satellites de l'ex-Urss; ce leitmotiv était: halte au nazisme (d’ailleurs on se demandait où, à ce moment là, on aurait pu trouver l'ombre d'un nazi dans ce pays là ; et seuls les imbéciles pouvaient en avoir une peur réelle, peur savamment inculquée dans les esprits plutôt faibles  ou dépendants par les « détenteurs de la vérité », c'est-à-dire les fanatiques de la pensée unique) ; on pouvait entendre, ou bien lire sur des pancartes : "faisons barrage au Fascisme"(au Fascisme des mauvais penseurs bien sûr, ce qui permettait de rameuter les esprits jeunes ou faibles et endoctrinés vers le Fascisme des bons penseurs, en vigueur dans ce pays, tout subordonné à la pensée unique et dix fois pire, c’est à dire la bonne pensée bien sûr.

    Bref ce "bienfaiteur de l'Humanité" local s'évertuait, autant que son ami Néanderthal, à sauver, par tous les moyens et tout en prononçant le mot de tolérance bien sûr, les pauvres élèves qui auraient été tentés de mal penser: merci, merci pour la postérité. 

    Et bien sûr ces gens là étaient inconditionnellement soutenus --- quoi qu'ils fassent --- par leur syndicat de façon officielle  (le plus grand était le Syndicat National de l'Enseignement Socialiste), et aussi par certaines associations de parents d'élèves, de façon officieuse (par exemple la plus présente : la Fédération Communiste des Parents d’Elèves).  

      Voilà donc expliqué l'état d'esprit qui était d'une part insufflé par certains enseignants --- qui

    officiellement n'hésitaient pas à se qualifier de professeurs --- , et d'autre part refusé catégoriquement par un tout petit nombre, les plus récalcitrants étant Mr Asperges et un professeur d'allemand réputé d'ailleurs pour sa grande culture, germanique surtout, mais générale aussi (ce qui faisait des jaloux et ne plaisait pas à tout le monde). Il faut dire que la tendance était à privilégier, pour des raisons politiques essentiellement, la langue espagnole à la langue allemande.  

    Il faut dire aussi que, pour bien noyauter les élèves, ce Néanderthal allait avec certains collègues passer de longs moments au café avec les dits élèves (en dehors des heures de cours bien sûr).

    Un jour on vit arriver, pour enseigner le français, un ancien agriculteur sans trop de diplômes

    adaptés à l’enseignement des lettres, mais qui pensait bien, très bien; il était très gentil avec les élèves, mettait de très bonnes notes, mais ne connaissait pas grand chose et n’apprenait rien aux élèves (et cela au dire même de ces derniers) ; tout fier, il ouvrait grand sa grande  bouche pour dire à certains professeurs « bonjour collègue ».

    Heureusement que pendant ce temps le Lycée vivait, sans véritables scandale ou affaire de drogue; pas mal d'élèves étaient au-dessus de cela et ne prêtaient pas l'oreille à l'endoctrinement: ils travaillaient et arrivaient à donner au Lycée une très bonne réputation. Et cela non sans mérite car les difficultés et embûches ne manquaient pas. Par exemple il faut savoir qu'une année pour remplacer un professeur le rectorat (le rectorat était le lieu à où s'exerçait le Pouvoir Educatif régional) envoya un ancien médecin, Mr Tout de Go, certainement exclu de l'Ordre pour faute grave, pour  enseigner à des élèves de 15 et 16 ans. Comme certains en connaissaient plus que lui, il ne donnait que des notes au-dessus de 15; ainsi personne ne se plaignit trop énergiquement; mais, l'esprit de certains parents s'échauffant, vu que les élèves n'apprenaient rien, mais rien, on demanda, tout en conservant Mr Tout de Go à son poste, à Mr Asperges de leur faire des cours de rattrapage durant la deuxième moitié de l'année; ce dernier accepta et ainsi il n'y eut aucune histoire. Il faut savoir aussi que le mérite de beaucoup d'élèves ne s'arrêtait pas là: leurs conditions de travail au

    Lycée étaient assez spartiates,  pour le moins: comme je l'ai déjà dit auparavant il y avait des

    classes situées au fond du Lycée dans des préfabriqués, vieux, avec des gouttières quand il pleuvait, et mal isolés. Ces préfabriqués étaient en général occupés par les professeurs de maths, ce qui ne présentait certes pour eux que l'avantage d'être très loin des odeurs parfois pestilentielles du H2S, anhydride sulfureux, que manipulaient les chimistes dans les classes-laboratoires; mais pour ce qui était de la température, il fallait y supporter au printemps et à l'automne une chaleur étouffante, et l'hiver des températures négatives parfois jusqu'à 10 heures du matin, malgré l'énorme poêle à mazout qui rayonnait de tous ses feux, qui ensuite,  car difficile à régler, fournir une chaleur excessive. 

    Mais cet inconfort était loyalement accepté par tous, beaucoup d'élèves venant de la campagne d'où ils arrivaient et où ils repartaient par le car, tôt le matin et tard le soir.

     Bref la vie au Lycée à cette époque là était, pour une majorité d'élèves, studieuse et tournée vers l'instruction et la réussite aux examens et concours, ce que ne manquait pas de leur offrir ce bon et vieux Lycée, en remerciement, en quelque sorte, d'avoir été restauré dans son rôle. 

    En réalité un certain nombre des gens qui avaient lutté pour cette réinscription avaient fait cela dans un but tout autre, que l'on devine bien et que l'on devinera de plus en plus au fil du roman. 

    En effet dès son arrivée au Lycée ce Mr Néanderthal donna plus de place au prosélytisme politique qu'à l'enseignement laïque apolitique prévu par les textes en vigueur dans ce Pays depuis le tout début du Siècle. Personnage rustre et vindicatif, car mal dans sa peau, il ne manquait pas d'insulter des élèves qui n'avaient pas la pensée unique pour bréviaire (notamment un élève passionné d'Histoire et qui en connaissais plus que lui sur certaines époques de l'Histoire de son Pays). Il lui était arrivé aussi d'insulter même leurs parents, sans avoir le courage de les nommer bien sûr, mais par des attaques du genre: « les commerçants sont des voleurs! quant aux agriculteurs, ils ne savent même pas pour qui ils votent ». Certains collègues, même de la pensée unique, avaient honte d'appartenir par force à la même corporation que cet individu, et tout le monde, témoins et victimes, prenait ces remarques d'où elles venaient ; mais cela était dur à avaler pour les parents commerçants ou agriculteurs, même si, dans leur for intérieur, ils se rendaient compte que ces insultes venaient d’un individu méprisable et vil qui usurpait un poste d’enseignant. Malgré cela des « risettes » presque craintives lui étaient faites par certains collègues, qui n'avaient aucune envie d'être mis en quarantaine par ce pur partisan de la démocratie car, comme beaucoup de non diplômés, grandes gueules à l'origine, et ainsi devenus hommes de main du Pouvoir, ce personnage était un délateur assez influent auprès du « bureau politique » officieux du Pouvoir régional, de par son militantisme au Syndicat National de l’Enseignement Socialiste. Mais ceux qui lui « faisaient risette » en avaient un peu honte ; exemple le prof de lettres, en poste au Lycée bien avant lui, qui, honteux et confus, dit un jour à Asperges : « tu sais, je ne connais pas Néanderthal plus que cela, c’est un collègue bien sûr… mais c’est tout ». Mais il faut dire aussi que le dit prof de lettres avait déjà fait quelques ragots quelque peu mensongers ; un jour il demanda à Asperges d’aider sa fille en maths, au motif qu’elle ne comprenait pas les cours du professeur qu’elle avait dans sa classe ; Asperges rendit ce service (entre collègues) avec plaisir (la fille était intelligente et travailleuse de surcroît). Mais quelques mois plus tard Asperges apprit que le dit collègue prof de lettres avait dit quelque peu du mal de lui, afin de se ranger du côté du Syndicat National de l’Enseignement Socialiste. A qui pouvait on se fier dans ce qui commençait à apparaître, au naïf Asperges, comme un panier de crabes ? mais des crabes assez particuliers, des crabes « instruits », c'est-à-dire capables de marcher dans tous les sens à la fois en laissant croire qu’ils marchent dans un autre sens… Et ainsi, chemin faisant, le Lycée d’Elise ne put que devenir hélas le théâtre de beaucoup de coups d'éclat sans rapport avec son rôle de prédilection qui était d’être un lieu d'instruction, ce qui à présent n'étonnera personne.

    Des mouvements d'agitation ne tardèrent pas à se faire jour, notamment en 1986 des grèves eurent lieu, grèves d'élèves bien sûr, ce qui permettait aux enseignants qui les y poussaient, de percevoir leur traitement tout en ne passant leurs journées qu'à faire des réunions, des assemblées générales de grève (fameuses AG!), où ils votaient et faisaient voter les collègues pour le soutien à la grève des élèves!! Il y eut même mieux: certains professeurs votaient « oui » par téléphone au soutien de la grève des élèves! Et l’on vit même une enseignante, qui habitait Portromain, téléphoner au Lycée pour dire qu'elle «  soutenait pleinement la grève des élèves »  ; elle n'avait donc pas besoin de venir (elle n' était pas gréviste officiellement, elle, donc elle continuait à percevoir son traitement: elle avait, comme on le comprend, tout simplement le courage et l'infinie bonté de soutenir les élèves dans leur juste mouvement de revendications; pendant ce temps les collègues meneurs expliquaient aux élèves ce qu'ils devaient dire dans les réunions de grève organisées dans la cour du Lycée. Et les élèves meneurs (qui n'étaient pas des premiers de classe, il faut bien le dire....) haranguaient leurs camarades sur une estrade parfois au milieu de la cour, ce qui pour eux devait certainement être, intellectuellement, aussi épuisant qu’instructif… Une femme, professeur adjoint enseignant l'italien (mais sans trop de diplômes et sans avoir passé de concours ; les élèves fustigeant d’ailleurs son manque d’aisance en langue italienne) avait même refusé de faire cours pendant cette grève d'élèves ; elle l’avait refusé à un groupe d'élèves qui, eux, ne suivaient pas le mouvement et voulaient avoir réellement cours, et elle était revenue en salle des professeurs en disant: « des élèves  non-grévistes sont venus à l'heure de mon cours et je leur ai dit qu'il n'y avait pas cours ! voilà ! » ;  puis, s'adressant à certains collègues (qu'elle n'avait pas besoin de convaincre!), elle ajouta: allons donc, tu ferais cours toi à des gens qui ont voté pour des Chariciens? (terme venant du nom d'un Homme d'Etat, de ce Pays, qui « ne pensait pas bien », donc qui était une des cibles des fascistes de la pensée unique   turpitudammaise).

    Ainsi pratiquement quinze jours se passèrent sans que les cours aient lieu, à l'exception de ceux de Mr Asperges et de Mr Blanchet qui réussirent à faire cours à une majorité de leur classe. Une fois même ce fut seul Mr Asperges qui fit cours à une demi-classe dans un Lycée désert; d’ailleurs cela eut l’heurt de ne pas trop plaire… et, comme on peut le penser, le rapprocha encore plus de l’amour sans bornes que certains lui témoignaient. Une autre fois enfin aucun professeur ne put faire cours, faute d'élèves: le Lycée avait été vidé!

    Deux ans après il y eut un événement très grave, toléré par le Proviseur: un vote des élèves, totalement illégal, organisé par deux enseignants adjoints, Néanderthal et Malbatti. Ce dernier était nouveau venu, pas très diplômé mais très bien pensant, donc très bien introduit au lycée. Il paraît d'ailleurs que même chose illégale fut faite dans un lycée d'une ville voisine d’Elise.

    A deux jours des élections présidentielles nationales dans ce Pays et ces deux enseignants adjoints organisèrent un vote dans les classes du Lycée précisément le jeudi et le vendredi  avant veille du dimanche où avait lieu le véritable scrutin national. Ils distribuèrent  à chaque élève, avec la complicité de certains collègues, du Proviseur et du Proviseur adjoint,  des papiers où figurait la liste des candidats officiels, et où il était demandé aux élèves d’écrire pour qui ils voteraient (il est facile de reconnaître l’élève à son écriture…) ; on leur demandait aussi de dire s’ils savaient pour qui voteraient leurs parents s’ils ne pouvaient pas voter eux-mêmes, faute d’avoir atteint l’âge de la majorité : ceci était « pour faire des statistiques », et simplement pour faire des statistiques, comme ne cessaient d’alléguer les deux adjoints d’enseignement. Or ceci est non seulement pernicieux mais est formellement  interdit dans ce Pays là, comme en France et ailleurs bien sûr ! Et le dépouillement du vote devait avoir lieu (et eut effectivement lieu) le vendredi après midi au sein de chaque classe, de sorte que tous les élèves entendirent le nom du candidat le plus probablement éligible, nom qui était celui du parti des enseignants !

     Mais Asperges, réputé (et mal vu par conséquent) pour son opposition à toute politique au Lycée, qui avait eu vent de la chose au dernier moment, dit clairement le vendredi matin que cela ne devait pas se passer ou bien, alors, il ne laisserait pas se dérouler sans rien dire, en tant que fonctionnaire et citoyen, des actes aussi lâches et illégaux. Le vote - dépouillement illégal eut tout de même lieu en douce.  Aussi le lendemain du scrutin, le lundi matin, comme promis, Asperges recueillit beaucoup de témoignages d'élèves qu'il apporta à la garde nationale du coin (gendarmerie en France) et, à sa surprise, les renseignements généraux furent avertis.

     Ensuite il ne voulut pas créer d'histoire au Lycée d’Elise, déjà « remonté de ses cendres » et laissa tomber. Mais la peur et la panique furent grandes chez les coupables qui décidèrent de se venger, très bassement d'ailleurs (selon leur mentalité et leur manque de courage), comme on va le voir. Ces deux individus, Néanderthal et Malbatti, étaient envieux et jaloux, selon toute apparence, peut être pour cause de complexes assez profonds. Et ils essayaient de s’affirmer comme ils le pouvaient, à leur niveau, n’hésitant pas à ternir l’image traditionnelle du Ministère Public dont ils dépendaient, Ministère qui était encore auréolé, aux yeux des gens, d’une bonne réputation, obtenue de longue date, de trop longue date en réalité : les choses avaient hélas  totalement changé !.  

    Quelques jours après, Mr Malbatti alla voir, en « pleurnichant », la garde nationale pour aller

    s'excuser, dire qu'il ne voulait en aucune manière  influencer dans leur vote du dimanche les élèves majeurs qui étaient électeurs, mais qu'il avait voulu seulement faire des statistiques...! et qu'il ne recommencerait pas, et que tout le monde devait oublier cette petite histoire, et que cela s’arrêterait là.. etc… Mensonges aussi lâches qu’indignes ! En effet sa démarche était beaucoup plus sournoise et  hypocrite qu'elle ne pouvait paraître, car deux mois après – c’était la durée légale de péremption administrative de la faute grave qu’il avait commise -- , il commit un acte d'une grande lâcheté: en effet, quelques minutes avant le début de l'apéritif de fin d'année, il distribua dans les casiers des professeurs, avec Néanderthal et peut être aussi d'autres collègues du syndicat fasciste de gauche, (celui de la pensée unique), des prospectus où Asperges était vilipendé: et ce dernier ne put pas répondre à cette manoeuvre dégoûtante car l'après midi même le Lycée se vidait pour les vacances. Mais ce n'est pas tout! Pour éviter qu’Asperges ne mette sa réponse écrite dans les casiers à la rentrée, le proviseur fit enlever tous les casiers pour les changer, pour cause de vétusté soi disant, et le remplacement dura plus d'un mois...!

    Mais il y eut bien pire par la suite ; un vendredi après midi, dans la salle des professeurs vide, ce Mr Malbatti, ancien boxeur engagé par le Pouvoir Régional, (équivalent du rectorat en France, et très politisé),  pour « enseigner » dans ce Lycée, essaya de provoquer Asperges par des allusions au dit vote organisé quelques mois auparavant ; alors  Asperges lui rappela spontanément que la distribution du papier médisant juste au début de la cérémonie de départ en grandes vacances, n’avait été ni très franche ni très courageuse ; il ajouta  qu’il ne trouvait pas très courageux non plus le fait que lui, Malbatti, auteur de l’illégalité commise, et semblant sur le moment sûr et fier de lui, soit finalement allé, quelques jours après « pleurnichouiller » à la garde nationale. A ces mots, Malbatti, comme fou de rage, lui répondit : mais comment tu  sais ça toi ?! » et frappa Asperges sans hésiter. Malbatti , ancien boxeur avait prouvé une nouvelle fois sa lâcheté et ses bas instincts. Quant à Asperges, après avoir été inconscient quelques minutes, il se réveilla, sanguinolant de l’arcade sourcilière, pour s’entendre dire timidement et hypocritement par Malbatti : « mais peut être qu’on pourrait s’arranger à l’amiable, puisqu’on est seuls et tu n’as aucun témoin que c’est moi qui t’ai frappé » ; alors devant une mauvaise foi aussi ordurière, il riposta et blessa Malbatti à la gencive ; mais il eut tort d’agir ainsi, sur le coup de la colère, car tous ceux des Syndicat ou favorables à la pensée unique (en premier le Syndicat National de l’Enseignement Socialiste) allèrent dire que c’était Asperges qui avait frappé Malbatti le premier, répandant la fausse nouvelle le plus sournoisement et le plus loin possible dans toute la ville et avec la même mauvaise foi : bien sûr c’était Néanderthal et Beffroy, qui, connaissant beaucoup de monde,  brandissaient bien haut l’étendard du mensonge. L'infirmière, qui était de connivence,

    s’était bien gardé d’accompagner Asperges (qui était le plus blessé) chez le médecin du Lycée ; mais par contre elle y avait accompagné Malbatti. On aurait pu croire que ce Mr Malbatti était un simple pauvre type, mais non: c'était un revanchard et un assassin en puissance: en réalité Mr Asperges avait bien perdu connaissance quelques minutes sous le coup de poing de l’individu boxeur, et pendant ce laps de temps Malbatti, qui avait peur des conséquences éventuelles, échafaudait déjà un moyen  de s’en sortir en s'arrangeant à l'amiable, au lieu de secourir Asperges comme l’aurait fait quelqu'un de suffisamment digne et de suffisamment viril, quelqu’un notamment qui aurait agi simplement sur un coup de colère et non par préméditation (de la même manière que quelques mois auparavant il était allé « pleurnichouiller » à la gendarmerie de façon bien préméditée, pour éviter tout soupçon de revanche de sa part). Comme les lâches,  il n'avait en tête que la peur d'être pris. Malbatti s'était en réalité bigrement comporté comme un assassin peureux.

    Disons quelques mots de psychologie : dans ce pays là certains attribuaient aux enseignants une certaine puérilité et un comportement mesquin ; mais faut il croire que des créatures du genre de Malbatti étaient simplement puériles ou mesquines ? ou bien étaient en même temps des créatures indignes et méprisables ?     

     Et là il y a une ressemblance  indéniable entre le roman et la réalité: en effet le recrutement

    de Malbatti, pour enseigner en Pays de Turpitudam, est tout à fait comparable à celui, fait en

    France, de Cesare Battisti, assassin des brigades rouges bien connu et condamné par la

    Justice, qui avait été recruté ponctuellement, malgré son passé tristement connu, par une mairie de France, très très « politiquement correcte bien sûr »; il avait été recruté comme « intervenant » dans des établissements pour enfants de la région; cet individu pouvait ainsi « semer la bonne parole » -- et surtout la parole unique -- dans la prime jeunesse! Eh oui, incroyable mais vrai ! Tous les détails et le nom de l’institution régionale en question peuvent être connus par ceux qui le désireraient (références du journal qui l’a publié).

    Les deux compères Malbatti et Néanderthal, qui se comportaient comme des créatures sournoises, bornées et fanatiques, étaient avec Beffroy et, plus tard,  le fameux Mr Creux, les quatre délateurs « de service » du lycée: ils transmettaient en amont tout renseignement (vrai ou faux, peu importe, mais destinés à nuire aveuglément à ceux qu'ils voyaient comme des ennemis) et appliquaient scrupuleusement le dicton « médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose », ce en quoi ils furent bien aidés un peu plus tard aussi par le nouveau proviseur, Mlle belette, qui se révéla être de la même engeance, aussi perfide mais plus fine.

    Et la question se posait de savoir comment de tels individus pouvaient côtoyer dans ce Pays les âmes jeunes et malléables que l'on rencontre dans les Lycées...Vous me direz que ce pauvre Pays de Turpitudam ne peut plus maintenant s'enorgueillir de sa légendaire réputation de Pays où l'instruction était la plus vaste et la mieux dispensée. On devrait vider les poubelles du Public, pensaient nombre de gens très attachés à la culture et à la laïcité du système éducatif, mais, de dire à faire, il y a un grand pas.

    Enfin bref, revenons maintenant à la vie générale du Lycée.

    Malgré le mauvais état d'esprit manifesté, comme décrit, par certains « sous enseignants » dévoyés, il y avait des plaisanteries qui s'échangeaient, des anecdotes amusantes, et Asperges, bien que mis en quarantaine par les plus farouches opposants (en paroles) à la discrimination, avait de bons et loyaux collègues avec lesquels il rigolait de bons coups; certains étaient des pince-sans-rire, parfois surprenants d'ironie et de malice et avec lesquels ils rigolait un peu de certaines caricatures.

    Quant au Lycée, les grèves et « grévettes » avaient beau continuer de plus belle,  il n'y avait

    pas que cela qui privait les élèves de cours;  il y avait les absences d’enseignants responsables syndicaux qui allaient pour un oui ou pour un non à des réunions à droite et à gauche (surtout à gauche), tout en étant payés bien sûr par le contribuable.

    Enfin, bon en mal en, toujours sous la direction du Proviseur Etanche, le Lycée continuait heureusement sur sa lancée, lancée qu'il avait reçue dix ans avant et qui aurait eu besoin d'être

    entretenue par les enseignants pour compenser la prévisible baisse de niveau qui arrivait.

    Ce fut dans ces années là que le pouvoir des chefs d'Etablissement  dans ce Pays fut accru et que les conditions de recrutement de ces chefs furent plus qu'allégées: on commençait à trouver moins de monde pour être Directeur; et le premier venu qui montrait suffisamment de docilité et de soumission au Pouvoir était choisi, même s'il n'avait que peu de diplômes ou (surtout…) peu de scrupules ; il faut savoir que les proviseurs ou principaux ne sont pas obligés de déclarer leurs  diplômes en Turpitudam ; les enseignants dont le titre est affiché (et là aussi on peut obtenir le titre d’un concours, comme le Capes ou l’Agrégation en France, sans jamais avoir passé le dit concours, mais simplement par piston , politique forcément ; et on perçoit le même traitement que les gens capables qui, eux, ont passé le concours !

    C'est d’ailleurs là qu'on vit l'incroyable se produire: en effet dans un autre Etablissement de cette ville turpitudammaise fut nommé un directeur qui n'avait qu'un diplôme qu'on obtient à l'âge de quinze ans (l'équivalent du BEPC en France) et qui, grâce au syndicat et au  lèche-botte, avait fini sa carrière avec le titre du plus haut concours de sa profession (équivalent de l’Agrégation en France, et même à la hors-classe); et cela sans avoir passé ni Bat, ni Bat + 3,  et encore moins le haut concours qui correspondait à son titre! Si l'on veut une comparaison avec la France pour mieux comprendre, c'est exactement comme si on engageait un directeur de collège n'ayant que le BEPC et qu'il finisse sa carrière agrégé hors classe (la  hors classe en France ne vient pas du tout du rang au concours mais intervient sur la rémunération et est attribuée au choix...); dans ce Pays de Turpitudam c'est le plus souvent la pensée correcte et la docilité à obéir aux ordres, quels qu'ils soient, qui donnait l'accès à la hors classe, pourvu que ces ordres viennent du « bureau politique » du Pouvoir: celle ci n'a aucun rapport avec la compétence du fonctionnaire en question ; et je dirais même que, pour un enseignant turpitudammais, faire passer la compétence et la qualité de son enseignement avant les consignes données par des supérieurs (qui, souvent, ne sont pas ou plus capables de conseiller en pédagogie), vous prive de la hors classe; car vous êtes considéré comme une forte tête, donc contre la pensée unique. L'on comprend aisément que, tout le monde n’étant pas privé de dignité au point d'accepter  de devoir passer sous le joug, alors tout le monde n'atteint pas la hors classe dans ce Pays de Turpitudam !

     Mais revenons à nouveau au Lycée d’Elise, qui vivait trop souvent des jours attristants et peu flatteurs pour lui, vu ce qu’il avait été auparavant, ce qui risquait de menacer sa réputation de petit lycée d’un très bon niveau, en sciences surtout.

     Un beau jour Monsieur Tanche partit à la retraite, vu son âge. Et c'est là que l'on vit arriver comme nouveau chef une directrice, Mlle Belette, pour prendre sa place. Allait elle remettre de l’ordre ? Allait elle éradiquer le mal et mettre l’emphase sur la réputation du lycée ? Quid ?

     On se dit tout d'abord qu'elle allait peut être redresser la barre, de la façon de maître dont Mlle Lummerle avait su, quinze ans plutôt, faire renaître le Lycée de ses cendres, dans l’efficacité et la dignité. Mais déjà le fait que cette nouvelle directrice commençât par user de son droit de Chef (en vigueur dans ce Pays) de ne pas afficher, contrairement aux professeurs, ses titres et concours dans la salle commune (ce qui lui évitait bien sûr de dévoiler des « manques »...), était de bien  mauvais augure...

    Et très vite on vit progresser et embellir ce qui existait déjà auparavant, mais à l’état latent ; en

    bref des élèves médiocres (ou plus !) « responsabilisés », voire soutenus en sous main, pour faire courir des bruits, à l’encontre des enseignants récalcitrants.      

     La directrice commença par essayer de pousser Mr Asperges d’augmenter les notes des élèves, même si les copies ne les méritaient pas. Puis elle le menaça de risques sur le déroulement de sa carrière…Mais rien n’y faisait. Elle fit même venir un inspecteur régional, petit, assez complexé, qui proposa à Asperges de l’acheter, d’une façon détournée bien sûr : il félicita Asperges pour son travail et sa notoriété acquise, autant à Elise que dans un grand lycée de la capitale régionale où Asperges donnait des cours d’après bac ; il lui dit que lui, inspecteur, pouvait lui faire rembourser  les frais de déplacement pour aller enseigner à 100 km deux ou trois fois par semaine. Mais Asperges savait que cela était illégal et ne voulut point manger de ce pain là.

     Par la suite la directrice, bien que nettement moins diplômée qu’Asperges, n’hésita pas à prendre des prérogatives pédagogiques qui ne lui incombaient pas mais qu’elle pouvait  se permettre de prendre dans ce pays où la courtisanerie donnait tous les droits à la petite  hiérarchie qui était à la botte;  le pouvoir des directeurs avait été suffisamment accru pour qu’ils puissent se comporter comme des petits chefs obéissant aux ordres.  Alors la directrice  commença par lui refuser les meilleures classes et finit, plusieurs années après, par lui donner les plus mauvaises ; de plus elle s’entendit avec un père d’élève et la responsable de la Fédération Communiste des Parents d’Elèves pour que ces derniers envoient chacun de leur côté une lettre à l’inspecteur d’Académie disant que la sévérité des notes d’Asperges  barrait la route à certains élèves ; ceci était totalement faux car jamais élève méritant n’eut sa route barrée, bien au contraire ; mais, là encore ils ne manquaient pas de s’aider du même proverbe : «médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose».

    Entre temps la directrice faisait des entourloupes à l’égalité entre les élèves aussi. Avantageant l’un, désavantageant l’autre, pistonnant ou brimant, sans scrupules et en toute impunité. Par exemple sa nièce vint faire sa scolarité au lycée d’Elise et elle n’était pas du tout forte en maths, bien que sérieuse. Alors Mlle Belette conseilla au professeur de maths de la classe où était sa nièce de veiller à ce que l’éventail  des notes soit plus « resserré » --- c’est plus pédagogique disait elle --- afin qu’il n’y ait pas de notes trop hautes ou trop basses… sa nièce y trouvant bien sûr son affaire ! Et le professeur en question s’exécuta bien gentiment, pensant à sa carrière.  Une autre fois, par contre, une élève sérieuse et capable, mais dont les parents ne pensaient pas bien --- ils étaient même sur des listes électorales très mauvaises, disaient des « démocrates » --- désirait préparer un bac sciences après l’obtention de son bac lettres; malgré l’avis favorable de son professeur de maths, les autres s’étant abstenus, la directrice n’accorda aucune mention encourageante sur le dossier de sa demande, et lui fit des difficultés pour la reprendre au lycée. En fin de compte l’élève obtint son bac sciences avec mention et finit par une thèse de spécialité mention très bien en biologie….

    Mais encore la directrice n’hésita pas à contacter le proviseur du grand lycée régional (lui aussi très « bien  pensant ») pour lui suggérer, de concert avec le rectorat, de refuser, lors de sa première demande d’admission en classe post bac,  le fils d’Asperges (qui était dans un lycée d’enseignement privé de qualité) ; et ceci grâce à la complicité d’un prof véreux. Mais, l’année suivante, on ne put décemment le refuser après une première année passée dans un autre lycée ; et par la suite le fils d’Asperges intégra quand même une Grande Ecole du Pays.

    Pendant ce temps là, les enseignants qui pensaient bien faisaient ce qu’ils voulaient sans être surveillés ; pour exemple ce professeur de philo rondouillet qui était très gentil avec les élèves. Et gentil à tel point qu’il prenait la peine de ramener chez eux, dans sa voiture, de beaux éphèbes… ; bref c’était un « amour de professeur » !

     

     

    Il était évident qu’il y avait une réelle discrimination à l’encontre des enseignants qui ne voulaient pas passer sous le joug ; les petits chefs et les kapos ont leurs coups bas (on se demande ce qu’ils pourraient avoir de haut d’ailleurs) qui portent partout où ils peuvent, sur les récalcitrants eux-mêmes et sur leur famille : combien cela s’était il passé de fois dans l’empire communiste et sous l’occupation nazie dans ce Pays ! Pays qui avait souffert des deux fléaux (nous en avons connu de cruels exemples en France pendant la première occupation).

    La discrimination s’opérait aussi  au bac, i.e. bien au-delà du lycée d’Elise, pour les élèves venant du Privé, qui systématiquement étaient plus « fouillés » que les autres ! Et justement Asperges avait mis son fils dans le privé,  ainsi que certains collègues d’Elise, qui pourtant pensaient bien (ou plutôt bien). Asperges faisait son travail, beaucoup de travail, et n’aimait pas qu’on veuille ralentir son rythme. Et si, voyant ce qui se passait au niveau du Public, en premier lieu dans son établissement mais aussi à tous les niveaux,  il s’efforçait de colmater en plein naufrage les brèches du navire sabordé, quitte à rester le dernier à bord,  il ne voulait

    pas pour autant y inviter sa famille !  Et cela fit jaser, fit jaser…

    Mlle le proviseur, bien que moins diplômée qu’Asperges, était prête à créér tout traquenard et chantage qui pourraient lui nuire, en sachant jouer sur l’instinct grégaire des lâches qui pourraient l’aider elle-même dans de bien basses œuvres...

    Mais il y a bien d’autres choses à dire sur l’institution d’enseignement public turpitudammaise ; on n’arrête pas de ne pas en croire ses yeux, et chaque nouvelle page, 

    jusqu’à la fin, ne cesse d’être encore plus surprenante que les précédentes.

    Par exemple, et Asperges ne s’était pas plaint de la chose plus que certains autres enseignants à moitié horrifiés par la manœuvre, voici ce qui se passa dans toutes les classes inférieures du lycée d’Elise (par classes inférieures, au pays de Turpitudam, on entend classes post primaire mais avant l’âge de 15ans : cela correspond au collège et nous dirons désormais collège aussi), passa un employé du rectorat, chargé de l’orientation des élèves dans leurs études ; c'est-à-dire dont le rôle était de venir en aide à ceux qui n’étaient pas à leur place dans un enseignement général plutôt théorique, disons « intellectuel » ; il était chargé de conseiller à ces élèves d’autres voies d’études : des écoles pratiques, où l’on enseigne essentiellement un métier manuel, ce qui leur convenait mieux.

    Hé bien le dit « orientateur » (aux ordres bien sûr des syndicats communistes turpitudammais) ne passa dans les classes que pour inciter tous les élèves à demander de passer en classe supérieure c'est-à-dire à entrer au lycée (correspond à la 2nde en France) ; il leur dit ouvertement, à la grande stupéfaction de plusieurs enseignants, qu’ils passeraient en classe supérieure simplement s’ils le demandaient,  même s’ils n’avaient pas travaillé, même s’ils n’avaient pas le niveau. En outre on peut même ajouter que plusieurs élèves dont ils ne s’était aucunement occupé furent aidés et redirigés par des professeurs vers le métier qu’ils convoitaient ; ils furent sauvés grâce à des fonctionnaires consciencieux qui  remarquèrent leurs penchants et les écoutèrent, en plus de leur propre travail, afin de pallier à « l’incompétence fanatique » du dit orientateur qui se comportait comme un bien pitoyable fonctionnaire de la collaboration. 

    Ce comportement scandaleux, qui ne pouvait que contribuer à la baisse phénoménale du niveau général, venait en réalité d’un mot d’ordre des hautes instances de la pensée unique (véritable Cheval de Troie dans le Ministère de l’Instruction Turpitudammaise) : ce mot d’ordre était « tuez la culture bourgeoise » ;  d’ailleurs, comme déjà dit, un collègue d’Asperges avait avoué à celui-ci que les maths modernes avaient été introduits en force à l’époque, afin de mettre les lettres (notamment la langue turpitudammaise) en veille ; tout cela bien sûr avant de les sacrifier définitivement ; ensuite ce fut au tour des maths d’être sacrifiés, et à quoi ? à pas grand-chose d’autre, vu le niveau d’inculture atteint par les élèves en Turpitudam.

    Chemin faisant, le lycée (classes appelées supérieures) acceptait donc n’importe quels élèves, bons, mauvais, intéressés, inintéressés, travailleurs, fainéants, honnêtes, tricheurs (impunis et

    impunissables bien sûr, sous peine que le professeur soit traité de sévère et que cela figure dans son dossier, à son insu ou non).

    Alors Mlle le proviseur ne trouva rien de mieux que de truquer le dossier de fonctionnaire d’Asperges afin de pouvoir un jour l’enfoncer davantage.  Mr Asperges étant connu de longue

    date pour arriver juste à l’heure ou un peu en retard  et cela régulièrement (bien qu’il partît très souvent bien plus en retard qu’il n’était arrivé, ne ménageant pas son temps pour renseigner un élève ou en aider un autre) la demoiselle se dit qu’elle pouvait utiliser déjà ce défaut pour lui en faire un premier grief.

     Alors un jour elle se posta près de sa classe, et attendit que le professeur arrive, surveillant les élèves de l’extérieur ; et quand il arriva, elle lui fit remarquer qu’elle avait pris les élèves en charge en l’attendant…Bien sûr, ce n’était pas pour lui faire honte de son retard, de près de 5

    minutes, car les élèves ne lui en tenaient pas rigueur, sachant qu’ils ne manqueraient ni de « soin » de la part de leur professeur, ni de travail, ni d’un bon niveau en fin d’année. Mlle Belette avait tout simplement voulu prendre acte de ce retard pour pouvoir consigner le  dit retard éventuellement dans son dossier au cas où Mr Asperges continuerait à refuser d’obtempérer et n’abandonnerait pas sa notation trop « vraie ».

    Et à côté de cela on avait pu voir, entre autre, une enseignante, très bien pensante (donc très

    bien vue même si pas très forte dans sa matière…), faire sauter une heure entière de cours en ayant dit aux élèves, dès le matin, que l’heure de cours de la fin de l’après midi serait exceptionnellement peut être retardée à cause d’un éventuel changement de salle : une fois la dite heure de cours arrivée, il n’y eut aucune raison de la retarder ou de changer de salle ; seulement les élèves, qui savent faire feu de tout bois, partirent dès la sonnerie, « séchant » ainsi le cours avec un motif tout prêt, à invoquer le lendemain ! l’enseignante ne les chercha pas longtemps… et partit une heure plus tôt. Et elle ne fut jamais interrogée le moins du monde sur cette escapade à moitié organisée (au nez et à la barbe de beaucoup de parents qui n’auraient guère apprécié la chose). 

     Mlle le proviseur fit aussi un faux, pour essayer de nuire à Asperges : elle tricha sur la date d’un document ; lorsque Mr Asperges alla voir la secrétaire, beaucoup pus tard, muni du document, il lui demanda d’apposer la date réelle à la quelle le document aurait dû lui être remis ; mais cette dernière, collaborant avec la directrice, lui dit qu’elle ne pouvait pas et que cela n’avait aucune importance ; Asperges lui répondit que si cela n’avait aucune importance administrative, l’affaire était close, tant mieux. Mais Mlle le proviseur en profita, plus tard, pour inscrire dans le dossier administratif que le professeur avait réclamé qu’on antidate une pièce ! (véritable mensonge)et voilà une fois de plus quel genre de proviseur l’Etat turpitudammais avait choisi pour diriger un lycée : pauvre pays…Cette demoiselle en fit d’autres, en l’occurrence elle n’hésita pas à falsifier une date de dépôt d’une lettre dans le casier de Mr Asperges, lettre lui annonçant qu’elle n’avait pas eu connaissance de sa demande de mutation ! et elle mentait doublement : tout d’abord elle avait daté la lettre d’un jour où elle était absente du lycée (elle était au rectorat ce jour là et n’avait donc pas pu écrire la lettre), et d’autre part elle savait très bien, et depuis plus de deux mois,  que Mr Asperges avait bien obtenu sa mutation pour la prochaine rentrée (elle n’en était mesquinement que trop contente). Tout cela écoeurait Mr Asperges et en outre aucun des autres collègues n’était dupe de cette « méconnaissance » de son départ ; beaucoup ne disaient rien, par peur d’être mis à l’index eux aussi, et d’autres, du Syndicat National de l’Enseignement Socialiste, jubilaient en douce…de voir Asperges une fois de plus tracassé et isolé. 

    Mlle la directrice montait la tête à certains mauvais élèves afin qu’ils soient désagréables ou gênants avec Asperges ; d’ailleurs un jour l’un d’eux, particulièrement fainéant et sous doué, demanda à ce dernier s’il ne dépassait pas le programme ; mais Asperges se doutait d’où cela venait. Aussi, lors du conseil de classe suivant, il dit en pleine séance que certains faisaient courir le bruit qu’il faisait du hors programme ; et il ajouta qu’il fallait être bien

    imbécile ou malhonnête, ou les deux, pour croire ou pour colporter de telles balivernes !   

    N’arrivant toujours pas à se débarrasser de l’empêcheur de tourner rond dénommé Asperges, la directrice montait la tête aux élèves pour qu’ils essaient de le chahuter, pour qu’ils ne fassent pas les punitions qu’il leur donnait, ou les heures de colles ; elle lui donnait de mauvaises classes, s’arrangeait pour le faire changer de salle de classe plus que les autres ; un jour même, Asperges n’alla pas rejoindre sa salle où il y avait trop de résonance sonore, ce qui le gênait, et Mlle le proviseur, avec son aspect de petit chef, fut contrainte de lui en donner définitivement une autre le mardi ! Toute déloyauté était bonne pour essayer de le déboulonner, ce qui était dur car il avait une très bonne réputation de professeur de maths ; de plus il avait un poste ministériel, et pas simplement rectoral comme elle-même…et obtenu par véritable concours. Elle fermait même les yeux sur des élèves qui ne venaient pas aux cours d’Asperges, car ils ne voulaient rien faire en maths et Asperges faisait trop travailler…

    Et  pendant ce temps là, dans ce pays imaginaire, continuaient à se dérouler régulièrement des grèves d’élèves, soutenues par on sait qui ; on vit même le fils de la responsable de la Fédération Communiste des Parents d’Elèves --- responsable très bien pensante qui avait un fils très bien pensant ---, être absent pendant un mois (pour maladie) alors que dès la troisième semaine de son absence il défilait en plein hiver dans les rues d’Elise pour manifester ! il faisait un froid de canard ce jour là, avec un vent terrible, et il était même venu au lycée pour crier comme les autres et montrer ostensiblement à Asperges et à quelques autres collègues qu’il quittait l’établissement pour suivre les autres meneurs (dont il n’était pas le moindre).

    Lors de l’une de ces grèves la directrice n’hésita pas à refuser carrément de faire son devoir de responsable de l’ordre dans l’établissement : un professeur d’Allemand, très bon professeur et lui aussi « trop » exigeant, vit arriver dans sa classe des « grévistes » extérieurs au lycée, qui étaient rentrés comme dans un moulin bien sûr, et qui venaient pour vider les classes. Il le fit savoir sur-le-champ à la directrice ; mais elle lui répondit qu’il n’avait qu’à se débrouiller. Il f

    faut dire que des consignes , officieuses bien sûr, venaient du rectorat, pour laisser faire les grèves ; l’origine de ces consignes venant de beaucoup plus haut dans le Ministère, occupé par beaucoup de gens qui pensaient très bien et qui ne voulaient aucunement décourager les « grévistes » de penser bien à leur tour. Personne dans la hiérarchie en effet ne reprochait à la directrice de laisser afficher et placarder des pancartes et banderoles illustrant les grèves, même des photos truquées dans la salle des professeurs… On vit même une fois Mlle le proviseur dans une attitude aussi pitoyable que déshonorante pour l’Institution Publique, dans la cour du lycée, tout près du portail d’entrée, assister à la « banderolisation » du dit portail, dont les élèves, accompagnés par des jeunes extérieurs au lycée, interdisaient le franchissement, au nom de la liberté d’apprendre à l’école publique. Par contre les empêcheurs de tourner rond, c'est-à-dire, dans ces périodes troubles, de « gréver en rond », étaient inscrits à l’encre noire au rectorat, et notamment Asperges, à qui l’on ne pardonnait pas d’avoir soulevé le lièvre lors de l’affaire du vote illégal dans les classes l’avant-veille d’élections présidentielles.

     Une certaine Mme Taxit, chef du personnel au rectorat, l’avait bien dans le collimateur ; c’est pour cela, entre autre, qu’il ne recevait certains imprimés ou dossiers administratifs qu’avec beaucoup de retard, avec une date d’envoi ostensiblement ultérieure à la date limite de renvoi.  Cette dame se comportait comme une véritable honte du rectorat.

    Et cela n’était pas le simple fait que, dans l’Administration, Courteline et ses ronds de cuir n’étaient pas morts , non, c’était bien le fait de l’existence d’une discrimination, politique

    avant tout, et d’un esprit grégaire de collaboration qui rappelle des temps qui  n’étaient pas révolus dans ce pays imaginaire…

    Et naturellement la directrice, petits diplômes, intelligence perverse comparable à sa très grande filouterie, s’entendait bien avec tout ce beau monde, qui ne voulait pas, du reste, lui avoir procuré son poste pour rien. Alors elle participait aux tricheries classiques et diverses : truquage de dates, truquage du dossier administratif d’Asperges entre autres, mensonges oraux et écrits --- médisez, médisez, dit le proverbe, il en restera toujours quelque chose --- ; pratique qui fut menée encore à plus grande échelle par Mme Taxit et ses acolytes au rectorat de la grande ville où plus tard Asperges obtint contre vents et marées la mutation qu’il avait demandée ; cette dame  mentait et mentait même dans des lettres recommandées !

    Bien sûr la plus part des secrétaires (à une exception près, qui avait suffisamment de  dignité), le proviseur –adjoint, les surveillants généraux (appelés en France conseillers d’éducation, on se demande pour quels conseils d’ailleurs, sauf si l’on considère qu’il en est de l’éducation

    comme des goûts et des couleurs…), les surveillants et certains employés de la cantine qui pensaient très très bien, passaient sous le joug,ou alors étaient pleinement consentants, pour la « traque » à faire à la moindre occasion ; et ce fut le cas dans la dénonciation mensongère à l’encontre d’Asperges lorsqu’il rendit les coups à Malbatti qui l’avait frappé en premier : il fut dit tout le contraire dans toute la ville d’Elise, où il fut colporté que c’était Asperges qui avait frappé Malbatti ! Un véritable faux témoignage, sous la houlette du responsable local du Syndicat National de l’Enseignement Socialiste à Elise, fut ainsi transmis en douce au rectorat, afin de nuire à Asperges tôt  ou tard  (toujours le même proverbe : médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose !).

    Par contre certains personnages appelés pour enseigner, qui pensaient très bien, malgré leur manque, parfois assez conséquent, de diplômes, étaient très bien accueillis, et appréciés pour les bonnes notes qu’ils donnaient à tour de main (surtout lorsque certains élèves en connaissaient plus qu’eux): et là, beaucoup de parents (surtout ceux qui pensaient bien) étaien

    étaient comblés !

    Voilà dans quelle ambiance de liberté, d’égalité et de fraternité se dispensaient l’enseignement et l’éducation  au lycée d’Elise. 

    Mais encore Asperges continuait à refuser de tricher sur les notes et appréciations des élèves, malgré la pression, malgré l’ostracisme dont il était l’objet (beaucoup de collègues ne lui parlaient pas, certaines secrétaires non plus) selon la technique courageuse du « tous contre un seul », même si on ne sait pas s’il a des torts et surtout sans lui avoir demandé sa version des choses  Alors la directrice décida d’utiliser un moyen classique et plus radical : elle fomenta un coup monté, avec la collaboration d’une mère d’élève, de deux délégués syndicaux du Syndicat National d’Action Laïque Concertée (dont un tout jeune, Krau Tin, nouvellement nommé au lycée qui, de plus , avait l’air franc de l’âne qui recule), d’un ancien instituteur devenu inspecteur d’Académie très obéissant, un inspecteur régional très complxé par sa taille, et enfin de la directrice adjointe, elle aussi toute nouvelle dans l’établissement et visiblement arrivée en étant « à la botte » et sans l’étoffe nécessaire à ses nouvelles fonctions. Mlle le proviseur  mit, dans la plus  mauvaise classe attribuée à Asperges, la fille en question, qui dès les premiers jour frauda lors d’une interrogation (pour créer un incident et accuser Asperges). Elle eut zéro, nia avoir fraudé (alors qu’Asperges l’avait clairement vu frauder), et n’arrêta pas de bavarder avec sa voisine. Asperges lui donna une punition, qu’elle ne voulut pas faire au début, mais qu’elle fit ensuite. La mère, alors, envoya une lettre à l’inspecteur d’Académie (qui n’attendait que cela) sans le dire à Asperges et sans prendre rendez vous avec ce dernier, bien sûr, car elle ne voulait pas que le coup monté soit annihilé dès le début par une entrevue « transparente » et utile. Tout cela avait été organisé par la directrice qui avait l’intention d’intimider Asperges en lui laissant entendre qu’une mère d’élève avait écrit à l’inspecteur d’académie. Mais Asperges ne fut pas intimidé du tout; alors il reçut une convocation du fameux inspecteur d’académie (qui n’avait que le bac mais était arrivé là à force de zèle dans la pensée unique et d’un  incessant lèche-botte envers sa hiérarchie) pour « une affaire le concernant ». Il s’y rendit et y trouva la directrice adjointe, un inspecteur pédagogique (petit, à semelles très épaisses, et réputé pour ses complexes, sa mesquinerie méchante et son orgueil), et enfin deux représentants syndicaux, tremblants devant la hiérarchie, et qui ne dirent pas un seul mot pour défendre Asperges, qui, de plus, était dans la réunion le seul à être aussi diplômé que l’inspecteur pédagogique, et beaucoup plus que l’inspecteur d’académie, que la directrice et son adjointe, et que les deux syndicalistes. Chacun parla à son tour, chargeant Asperges comme dans un tribunal (mais cela ressemblait à ces tribunaux d’exception qui trouvent tous les torts, les plus faux et invraisemblables, et où les juges ne sont que marionnettes obéissantes) : on dit à Asperges que s’il se mettait, comme

    Beaucoup de ses collègues, à donner de bonnes notes aux élèves (par exemple 04 ou 05 à une copie blanche…), alors la lettre de la mère d’élève serait oubliée ; en réalité la lettre avait été écrite par la directrice ! la mère était quasiment illettrée, comme elle sut le prouver par la suite. On ne lui donna même pas à Asperges la dite lettre ou une copie, car l’assistance avait plus ou moins peur d’un procès possible en diffamation, chantage et harcèlement. Mais lorsque la directrice voulut un mois après, faire signer à Asperges (avec la complicité d’une secrétaire , à la tête ronde (et l’air aussi franc que celui du traître dans les films américains à grand spectacle), une heure avant le départ en vacances de Pâques, le compte rendu de l’entrevue où il acceptait les conditions du chantage, il refusa tout net. Alors on lui dit que la lettre de l a mère serait versée  à son dossier.  Après avoir demandé au recteur qu’on lui en donne photocopie et avoir essuyé un premier refus, il revint à la charge et en obtint une photocopie … où le nom de l’indigne mère d’élève avait été effacé ! Il faut dire que les « accusateurs qui étaient à la réunion » n’étaient pas plus courageux que le DGRH et le secrétaire du recteur, qui agissaient sciemment et en douce dans l’illégalité en faisant un réel chantage : il était écoeurant de voir dans ce pays de Turpitudam des fonctionnaires bien à l’abri dans leur poste et d’une lâcheté digne de celle des collabos communistes ou nazis.  Dans ce chantage (qui fut vain car le professeur ne céda aucunement) l’Administration fut  bien aidée par l’inspecteur pédagogique régional et deux syndicalistes…très tôt passés à la « hors classe » d’ailleurs…et appartenant au Syndicat National d’Action Laïque Concertée). 

    D’autres syndicats avaient aussi trahi Asperges, mais moins salement ; ils l’avaient laissé tombé par lâcheté et courtisanerie, les responsables voulant bien sûr conserver leur poste (complètement inutile aux syndiqués mais utiles à l’Administration qui se servait d’eux comme de kapos et, bien sûr, utiles à eux-mêmes qui avaient une juteuse planque aux frais du contribuable… ) ; il y avait aussi le syndicat de la Fédération Oeuvrante (bien sûr socialiste) dont le responsable académique jouait à la « grande gueule » pour soi disant défendre les « intérêts des travailleurs » du Ministère de l’Instruction, mais n’avait de vues en réalité que sur sa carrière, commencée et terminée sans diplômes suffisants pour enseigner mais avec un toupet qui lui donnait ses entrées partout et lui permettait de passer sa carrière de fonctionnaire loin des élèves, donc loin du véritable travail, et très près de la promotion « au choix » donc des avantages pécuniaires . Le Syndicat National de l’Enseignement Socialiste ne trahit pas Asperges de façon visible car ce dernier s’en méfiait en premier et depuis longtemps ; cependant le dit syndicat, en la personne de Néanderthal, dénonça Asperges en profondeur (au rectorat et dans d’autres lycées où travaillait Asperges) pour ses idées anti-pensée unique et sa personnalité de « forte tête », tête qu’il fallait faire tomber. Ce syndicat  était plus ou moins lié, au lycée d’Elise, avec le Syndicat National d’Action Laïque Concertée qui avait beaucoup aidé Mlle Belette contre Mr Asperges.

    L’autre syndicat qui trahit copieusement Asperges lors de son arrivée au Grand Lycée -- le trahissant autant, et pour les mêmes raisons de lâcheté de ses dirigeants, qui eux aussi faisaient partie pour les Turpitudammais, des « pourris de l’Etat » -- s’appelait Syndicat National de Collaboration Laïque et était dirigé par Rabéréné, arriviste, pareillement (qui ne voyait pas trop d’élèves lui non plus…) et qui passa très tôt à la hors classe pour ses « bons et loyaux services » rendus au rectorat, son « maître ».

    Qui aurait pu croire, dans ce pays, que des « fonctionnaires d’enseignement », considérés comme respectables par la plupart des parents d’élèves, pouvaient se comporter aussi bassement, et comme de vils maîtres chanteurs ?

    Et c’est là qu’Asperges alla voir un avocat, qui mit la mère d’élève au tribunal. Alors aide fut

    apportée à la mère par la directrice et la directrice adjointe, qui réussirent à faire reporter le procès et la directrice adjointe prévint même la mère (qui habitait à 300 km d’Elise de façon tout à fait inattendue) de ne pas venir encore car le procès était reporté. La mère en profita pour écrire une lettre au juge pour se disculper, mais une lettre digne d’une pure illettrée ! Aucun rapport avec le bon style (exactement celui de la directrice, qu’on appelait Mlle le

    proviseur) de la lettre envoyée à l’inspecteur d’académie…Bref, un an se passa et le verdict tomba : la mère condamnée ; verdict qui éclaboussait le rectorat la directrice et tous ses acolytes ! La malhonnêteté de la directrice était évidente : non seulement elle avait failli à son devoir en ne défendant pas Asperges (faute grave dans le règlement du Ministère de l’Enseignement turpitudammais), mais encore elle avait monté le coup  de toutes pièces pour essayer de nuire à Asperges.

    Quant à la malhonnêteté du recteur, elle avait brillé d’une évidence aussi belle déjà avant le procès ; en effet lorsque Asperges, comme tout fonctionnaire attaqué dans le cadre de ses

     

    fonctions, avait demandé au recteur de lui payer sa défense en justice, il lui fut répondu qu’on ne jugeait pas le procès utile, donc qu’il n’aurait pas d’assistance juridique ! Et cette réponse, ce recteur turpitudammais la donna deux fois, et bien sciemment car il y va de son métier de

    connaître la loi: quelle malhonnêteté et quelle bassesse dégoûtantes pour un recteur…

    Asperges écrivit au Ministre, plus intelligent et honnête, qui annula la décision du petit recteur : premier camouflet. Le second fut la victoire d’Asperges au procès. Lorsqu’il s’agit de faire exécuter la décision et de faire payer frais et dommages à la mère, celle-ci disparut…C’est alors qu’un huissier (qui était un homme concurrencé dans Elise par un autre  huissier, une femme fort honnête), la rechercha, mais dans une ville où elle n’était plus… ; cela était pourtant écrit noir sur blanc dans le compte rendu, comme le lui avait montré Asperges ! et cela donna plus de temps à la mère pour s’éclipser définitivement ; on ne la retrouva pas et Asperges demanda le paiement des frais au rectorat : qui paya !  Bien sûr, dans ce pays là, c’était les impôts des contribuables qui payaient la somme due, somme qui n’était que la conséquence du coup monté contre Asperges par des fonctionnaires corrompus déjà payés par les contribuables. Vous rendez vous compte de la chose ? Et une affaire de ce genre n’était pas unique, loin s’en faut. Voilà pourquoi beaucoup de gens, dans le pays, de Turpitudam, « fuyaient » vers l’enseignement privé. Voilà comment se passaient les affaires d’enseignement en Turpitudam : les citoyens payaient de telles créatures, et avec l’argent de leurs impôts. Beaucoup avaient honte que le peuple soit autant dupé par des individus se montrant lâches et avides, qui étaient toujours les premiers mécontents, réclamant salaires et avantages (pour eux-mêmes) toujours sur le même ton : manque de moyens, manque de postes. «  Moyens » est un mot hypocrite qui signifie argent (fric tout simplement). Mais si face aux médias vous demandez de l’argent, cela fait mauvais effet ; alors que si vous demandez « des moyens » cela est déjà plus digeste pour le contribuable, car on ne sait jamais à quoi correspond le mot « moyens » : est ce pour des tables et des chaises pour les élèves (lorsque, par exemple ils en ont trop tagué ou cassé), est ce pour des livres (lorsqu’ils n’arrivent pas à lire couramment ceux qu’on leur a prêtés gratuitement), est ce pour des heures supplémentaires ? (heures de « soutien », dont l’utilité pourrait se comparer à des heures d’entraînement de culs de jatte au triple saut…) ; aïe aïe, terrain mouvant… on risque de dévoiler le pot aux roses, surtout si cela accompagne un autre cri dans la rue : « création de postes » ! Stop ! revenons au mot plus gentil, un peu flou mais très doux de « moyens », car cela est beaucoup plus défendable, à condition de ne pas dévoiler ce qui se tramait dans ce pauvre pays de Turpitudam ; vous pensez bien que pas un centième de la population ne se serait douté de l’existence de telles magouilles, injustices, mensonges et coups montés,  contre des enseignants qui voulaient faire leur travail en toute honnêteté et refusaient plein d’anomalies criantes : la falsification des notes, le favoritisme, la tricherie,la paresse, le laisser aller et enfin l’impunité totale en cas de mauvais comportement. Pas un centième n’aurait pu imaginer cela ; sauf ceux impliqués dans les tentatives de harcèlement, les faux témoignages, la politique et les syndicats turpitudammais qui étaient à la botte. 

    Quant à Asperges, lui, il avait demandé sa mutation pour un plus grand lycée, dans la « capitale régionale », trop écoeuré de ce qu’il avait pu voir dans un établissement d’Etat. Mais au moment de partir, juste avant le départ en vacances, l’inénarrable se déroula au lycée !

    Première anecdote, lors de la cérémonie de fin d’année : une liste des noms de ceux qui quittaient le lycée fut distribuée en long en large et en travers, et plus ostensiblement que d’habitude, mais on « oublia » de mentionner le nom d’Asperges, dont chacun savait depuis Pâques qu’il avait obtenu sa mutation ! Et oui, toujours dans ce pays de Turpitudam la majorité des gens croyaient que tous les enseignants étaient d’un assez haut niveau d’intelligence, d’éducation et de dignité ; eh bien loin s’en faut ! voilà des mesquineries méchantes, des attitudes haineuses et des mensonges qui prouvent tout le contraire. Figurez vous que, aussi bas que cela puisse paraître, de la part de Mlle le proviseur, celle ci déposa dans le casier d’Asperges un papier sur lequel était écrit à la craie (craie pour tableau noir) : « au revoir et à jamais », ce qui fit rire Asperges d’ailleurs, tellement il s’apercevait de jour en jour que la dite directrice était suffisamment sotte pour ne pas voir qu’Asperges était content de partir, et fier de partir la tête haute, sans avoir cédé au moindre chantage ; il était content d’être discriminé par le groupe de ceux qu’il jugeait comme la honte de la profession et même de l’ensemble du fonctionnariat turpitudammais.

    Mr Asperges écrivit alors au médiateur du rectorat, mais ce dernier, servilement attaché au recteur qui le nomme (en général en remerciement de « bons et loyaux services » d’ancien syndicaliste bon lèche botte), et qui le nomme dans des fonctions de planqué, fut par cela même obligé de trahir Asperges (sans le connaître bien sûr) : il ne répondit qu’un mois après, c'est-à-dire après la cérémonie de fin d’année ! se dégageant ainsi bien lâchement de son devoir de médiateur payé par le contribuable. Disons tout d’abord que le syndicaliste qui avait servilement trahi Asperges lors du coup monté, eut peur de  recevoir les reproches qu’il méritait pour l’attitude ordurière dont il avait fait preuve, et a tel point qu’il ne vint pas à la cérémonie de fin d’année : quel courage ! Pour l’excuser, Mlle la directrice dit (elle était habituée à mentir) qu’il était muté et était parti se présenter à son nouveau poste (ce qui était complètement faux).

    Mais voici la deuxième anecdote : l’inimaginable se produisit le jour de la cérémonie de fin d’année. Bien sûr le lecteur lit un roman, mais il va être étonné de nouveau s’il croit encore que le niveau de dignité et du respect de soi était un tant soit peu élevè chez les enseignants turpitudammais. Les plus piteux étaient ceux qui pratiquaient l’ostracisme et la dénonciation mensongère à la moindre occasion, pour pouvoir faire le mal, faute d’avoir été capable de lever la tête assez haut pour faire le bien, et de façon désintéressée.

    Chacun de ceux qui quittaient le lycée reçut un cadeau de départ, accompagné d’un discours plus ou moins long sur sa carrière prononcé par un collègue ; Asperges ne choisit personne dans ce rôle à son égard, ne voulant pas gêner les quelques très rares qui étaient les seuls à lui adresser la parole ; il faut savoir que la majorité des enseignants étaient du syndicat d’une grande obédience à la pensée unique et, à ce titre, se gorgeaient des mots « démocratie »,  « contre l’exclusion », « antiracisme », « égalité »,…mais j’interromps la liste sinon je ne finirai pas mon roman.

     Asperges obligea donc la directrice à inscrire son nom, comme de droit, quelques jours avant la cérémonie,… ;le recteur eut il un sursaut de honte ? honte de voir une directrice (qu’on appelait proviseur) ayant une telle mentalité et aussi peu d’envergure, ou bien eut il peur qu’un jour  cela fasse du bruit ? bref le nom d’Asperges fut inscrit et la cérémonie se déroula donc en présence d’Asperges, le professeur le plus ancien au lycée parmi ceux qui partaient (en mutation ou à la retraite). Ce dernier attendit alors que Mlle la directrice fasse un compte rendu du passage de Mr Asperges au lycée d’Elise, et elle le fit.

    Mais, comme je l’annonçais il y a quelques lignes, le comble se produisit lorsque ce fut le tour de Néanderthal d’écouter le discours qu’un collègue et ami à lui fit à son sujet ; alors il crut bon d’ajouter quelques remarques sur son début de carrière, disant qu’il aurait pu devenir footballeur s’il avait voulu (alors qu’il avait toutes les qualités d’un « anti-sportif » de haut niveau : il ne pratiquait en effet aucun sport, si ce n’est celui d’être assis lors d’innombrables réunions politico-syndicales qui lui valaient des absences légales devant les élèves) ; il se mit aussi à  raconter quelques anecdotes sur sa jeunesse « sexuelle » oui, « sexuelle » ! parlant d’une rencontre galante en vacances dans sa jeunesse! (en avait il manqué jadis ?  en tous cas, qu’est ce que cela venait faire ici en pleine cérémonie de départ à la retraite ?) ; et il se mit à ajouter que son nom de famille, dans l’étymologie du dialecte du sud du pays turpitudammais, n’avait aucun rapport avec un mot patois de la région qui signifiait « petite cabane », mais signifiait au contraire «grand jet »… ; « grand jet » de quoi , ciel ? : tout le monde rit sous cape, tout en ressentant un certain dégoût pour ce comportement de guignol complexé, guignol qui ne comprit même pas la bassesse de son anecdote. 

    Se consolait il de complexes en faisant outrancièrement de la politique au lycée ? en étant méchant et mesquinement revanchard contre les gens qui n’avaient pas ses idées  et qui avaient de la dignité ? bref, personne en tous cas ne le plaignait car il était considéré par beaucoup comme haineux et mal dans sa peau, comme son compère Malbatti, cherchant tous deux la moindre occasion pour mentir ou dénoncer  mensongèrement afin de faire du mal à ceux qui avaient la sincérité de respecter toutes les idées..

    Ainsi, l’incroyable, lors d’une cérémonie dans un milieu que les gens auraient pu croire d’un niveau plutôt élevé, s’était  produit.

     Une fois passés quelques jours, pensant qu’il ne retournerait pas au lycée, Asperges se trouva encore stupéfait d’avoir découvert, et côtoyé durant d’aussi longues années, de telles gens ; individus voulant coûte que coûte imposer leurs vues et leurs décisions par des méthodes

    fascistes lors de grèves réitérées, monopolisant la parole dans les réunions de grèves, violant les règlements les plus élémentaires, mentant, menaçant les élèves, insultant certains parents (hors de leur présence forcément puisque les parents ne sont jamais sur les bancs dans les classes !) ; Asperges se dit : il faut être une belle ordure tout de même… pour insulter des parents devant leurs enfants qui sont sans défense et qui craignent des représailles. De même qu’il faut en être une aussi pour échafauder un coup monté de toutes pièces…Quel dégoût. Et pourtant, même après tout cela il n’avait pas tout vu encore dans cette institution.

    Pendant ce temps là se passaient encore d’autres choses dans l’Institution de l’Instruction Publique ; les syndicalistes puisaient dans le panier tout à fait odieusement ; ils y puisaient des places de planqué, des décharges de service d’enseignement et des indemnités indues. Par exemple voyons le cas du mari d’une tabagiste d’une ville du profond sud du pays ; il était déclaré syndicaliste et avait donc une décharge de service. Il allait de temps en temps à des réunions syndicales qui se déroulaient au centre administratif régional (équivalent de la préfecture en France). Il finit bien sûr par avoir une décharge totale de son service d’enseignement au profit de son activité de syndicaliste. Et à ce moment là il vint moins souvent ; en effet on le voyait dans cette ville du sud dans le bureau de tabac aux côtés de sa femme qu’il devait aider car l’affaire marchait bien. Pendant ce temps les contribuables lui payaient son traitement de « syndicaliste » ; et il fallait voir les notes de frais qu’il présentait pour ses déplacements, exécutés parfois en train mais déclarés presque toujours en automobile personnelle, à un  tarif tout à fait exhorbitant. Et ce personnage était très lié à une sorte de chef syndicaliste des responsables syndicaux de diverses administrations, peu diplômé mais suffisamment bien placé du côté des bien pensants pour « faire peur » au responsable administratif du département (équivalent du préfet), de par ses relations politiques !  L’enseignant syndicaliste  devant être élu (par d’autres syndicalistes du même panier de crabe) pour rester à son poste à la « préfecture » , il était venu exprès un jour, de la ville où il travaillait dans le bureau de tabac de sa femme (à près de 200km de la capitale régionale), pour s’inquiéter de sa réélection auprès du chef syndicaliste : il avait donc fait un aller-retour de près de 400km, qui lui fut payé en frais de déplacements !

    Mais « l’encore plus incroyable »  se passait en même temps dans ce pays.

    Figurez vous que le ministre lui-même, au nom typique d’Europe Centrale, Kcaj Glam, ne trouva rien de plus éducatif que de créer ce qu’il appelait le « manège enchanté », utilisé dans certaines écoles primaires pour « éduquer » les enfants à la sexualité. Il s’agissait d’un disque, comme un présentoir, sur lequel étaient présentés en éventail des copies de sexes masculins : et les enfants assistaient à cette représentation, qu’on aurait pu qualifier de grandguignolesque s’il ne s’était pas agi d’enfants...

    Il faut dire que beaucoup d’instituteurs, surtout de la génération de l’époque, étaient très bien pensants et que certains poussaient le zèle jusqu’à faire tourner le présentoir. Il n’est pas étonnant que l’un d’eux, non opposé à ce manège, dans un tout petit village perdu du sud est turpitudammais, ait été, d’une part, vu en train de fumer une cigarette dans la cour de l’école, au milieu des enfants, et, d’autre part, qu’un jour il ait dit à une écolière que pour venir à l’école elle devait enlever la petite croix de sa communion catholique…

     On peut ainsi imaginer la haute idée de la morale, de la pudeur enfantine et de la laïcité de l’Ecole, que pouvaient avoir le dit ministre et le dit instituteur, loin d’être les seuls fonctionnaires de la pensée unique, héla, à être dans ce cas. 

    Enfin pour dépeindre encore mieux le dit ministre, oui, j’ai bien dit le « ministre »,  il faut raconter le racket auquel il se livra un jour chez un antiquaire de l’ouest du pays de Turpitudam. Arrivant tout hautain, lors d’une visite officielle dans la région, il fit un peu les magasins, entrant dans le magasin de l’antiquaire pour voir des meubles et, ma foi, en vit un un qui lui plaisait : quoi d’anormal à cela me direz vous ? Il voit une très belle commode, elle lui plaît, et il « l’achète » pour une somme équivalant à un peu plus de 50000 euros il y a environ 20 ans. Il dit en grand seigneur à l’antiquaire, tout fier du reste de vendre à un ministre, qu’il prenait la commode sur-le-champ et qu’il lui enverrait la somme sous peu (sans dire « merci mon brave » mais presque). 

    Une semaine se passe, puis deux, trois… et l’antiquaire ne reçoit rien ; il écrit à plusieurs reprises : rien ; il  se permet de téléphoner au ministère : Mr le ministre est toujours en réunion ;  il est débordé de travail le pauvre ! L’antiquaire continue de téléphoner, mais d’un autre numéro, et finit par avoir le ministre, qui n’avait pas pu se dérober cette fois là. Et que n’entend  pas l’antiquaire au bout du fil ? « votre commode, il vaut mieux  l’oublier si vous ne voulez pas avoir de contrôle du fisc ; de tout façon on sait très bien que les antiquaires ne déclarent pas tout ce qu’ils gagnent et qu’ils ne meurent pas de faim ». Oui, c’est le ministre de l’instruction turpitudammaise qui répondit ça, et c’est l’antiquaire qui perdit l’équivalent de plus de 50000 euros !! Le Ministre était un véritable voleur : en réalité c’était un type du milieu. Et voilà ce qui avait été chargé, pour un temps, dans ce pauvre pays, des fonctions de ministre !… 

    Enfin c’est dans cette ambiance que tout le panier de crabes de la pensée unique coopérait à détruire la culture bourgeoise au sein de la plupart des établissements ; ne cessant d’organiser une semaine sur tel sujet (sujet politique mais déguisé en sujet éducatif), une quinzaine sur tel autre, un concours sur le racisme, une conférence sur la Révolution, une semaine sur la « citoyenneté » etc…Par exemple l’organisation d’une semaine sur le Ché Guevarra ; papiers, dessins affiches tapissaient la salle de la documentation, la documentaliste ne travaillant à ce moment là que pour cela. Cela se passait sous la houlette (« dirigée » et dirigiste) de la dite documentaliste, totalement fanatique, casée là par le service politique de l’Institution ; d’ailleurs dès son arrivée au lycée, sans connaître Asperges (qui ne lui avait jamais fait aucun mal !), elle ne lui adressa pas la parole, tutoyant d’emblée tous les autres enseignants ou presque – ce que faisait déjà le proviseur-adjoint de l’époque, très ami avec Mlle le proviseur.

    Il était proposé aux élèves de faire des « recherches » sur la vie du Ché, sur ses actions, sur son « sacrifice » et celui des guérilleros en général, se gardant bien de dire aux élèves que ces individus  enrôlaient de force des enfants de huit ans en leur mettant un fusil dans les mains et commettaient au moins autant d’atrocités que les troupes régulières, et cela dans l’unique but de mettre en place un régime aussi mauvais, si ce n’est pire. Jamais, non plus, un seul mot contre le communisme (qui a battu, et de loin, le record de morts dans le Monde). On ne faisait que fustiger le nazisme qui, à cette époque dans ce pays, n’existait pas plus qu’en France maintenant. Rabachage et fanatisation avaient lieu tous les jours. C’est cette mascarade qui se faisait à la place des cours d’histoire-géographie, de « sciences d’économie sociale », créés dans l’Institution par le Cheval de Troie des partis politiques de la pensée unique. On endoctrinait à tour de bras, au lieu d’apprendre, de transmettre naturellement le savoir : on vendait au Diable les âmes des enfants. C’était une véritable trahison, concoctée et organisée dans les hautes sphères par des éminences grises, et exécutée souvent par des hommes de main  en quelque sorte, hommes de main dont la carrière avançait bien plus vite que celle des professeurs qui voulaient faire passer le savoir traditionnellement et efficacement: le faire passer des plus anciens aux plus jeunes, le contraire étant impossible ! 

    On put voir au lycée d’Elise une enseignante de lettres obtenir des heures d’enseignement dans l’enseignement supérieur après avoir participé à l’organisation d’une semaine sur la « citoyenneté », en ayant pris sur ses cours un temps fou (mais, me direz vous, il n’en faut jamais assez pour plaire) pour le gaspiller en pérorant sur la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ; mais quels hommes, et quels citoyens ? des jeunes insuffisamment instruits, des esprits soi disant libres formés par des maîtres asservis? Quelle pitié.

    Dans ce pays de Turpitudam l’Institution d’Instruction Publique ne délivrait plus l’instruction

    due, elle distillait de la propagande politique, et avait fini par réussir à culpabiliser la majorité des élèves de ne pas être adeptes de la pensée unique.

    En tous cas, gare au professeur honnête qui ne voulait pas passer sous le joug ! car il avait contre lui non seulement toute la nomenclatura, mais encore un très grand nombre de collègues qui voulaient rester dans le troupeau, bien au chaud dans l’Institution, Institution qui voulait garder toutes ses ouailles – et le plus possible, quitte à créer des postes inutiles, avec même certains fonctionnaires payés à ne rien faire, voire restant chez eux,  comme on le verra dans la nouvelle qui suit celle ci – toutes ces « ouailles », contentes de toucher un traitement régulier, se serrant les coudes en toute occasion ; et toute cette foule constituait un énorme réservoir d’électeurs. Cela comptait beaucoup, beaucoup, dans ce pays où, finalement, une grosse minorité pouvait gouverner (et même  n’importe comment…), en jouant sur une majorité « achetée » en sous main ; voire à bas prix, si l’on tire des conclusions du fait que la plus grande manifestation de tous les temps, faite par les fonctionnaires turpitudammais, ne fut pas faite (pour ce qui est des enseignants) pour redresser le niveau des élèves (niveau devenu inexistant), loin s’en faut, mais fut faite au sujet des retraites… ; quelle noblesse dans leur rôle de fonctionnaires chargés de faire passer l’instruction…Et quel écoeurement pour les citoyens lucides !

    Voilà en quoi consistait la vie au lycée d’Elise ; le prochain chapitre va traiter de la vie dans un grand lycée (mais politiquement ce sera la même !) et montre de même qu’en pays de Turpitudam le recrutement des fonctionnaires les plus engagés dans le « progressisme » se fait

    dans un sérail d’eunuques où la compétence et l’ardeur au travail ont cédé la place à l’allégeance et à la plus plate servilité.

     

     

     

                                                   Chapitre 3 :   LE GRAND LYCEE       

                     

    C’est à ce moment que l’on se rend compte qu’Asperges était ciblé depuis longtemps , au vu de la véritable horde  lâche et perverse qui se ligue contre lui, car il n’est pas « bien pensant » et il dérange beaucoup par son intransigeance sur l’honnêteté des enseignants du Public et des fonctionnaires en général, qui, par nature, doivent  rendre, au contribuable,  par un service loyal, l’équivalent du salaire qu’ils reçoivent de ses impôts.   

    Expliquons les mots « horde lâche et  perverse ».  Il est déjà peu reluisant, me direz vous, pour un collègue, de vouloir passer devant les autres par arrivisme; par exemple, le fait de lécher les bottes d’un proviseur pour prendre des vacations à un collègue ou pour refuser, avec veulerie et lâcheté, de témoigner d’un incident vécu et bien réel, afin de ne pas déplaire au supérieur hiérarchique, n’est ni digne ni très joli ; mais cela reste dans le domaine de la tentation et de la corruption, sans entrer dans le domaine de la méchanceté malsaine et délibérée et toujours perpétrée « par derrière », « sous couvert », « en sous main ». En effet il est beaucoup plus grave de harceler pour le plaisir, de « lyncher moralement » un fonctionnaire, et à plusieurs, et en se serrant les coudes de surcroît,  par des agissements malsains et incompatibles avec la dignité élémentaire d’un être humain. 

    A ce sujet un jour, au moment de sa demande de mutation au grand lycée, Mr Asperges rencontra au rectorat, à la grand ville de cette région du Turpitudam, l’inspecteur d’académie qui lui avait fait du chantage lors du coup monté avec la mère d’élève (toujours en « fuite protégée par l’Administration » et qui n’avait jamais payé su dû) ;  après s’être assuré que c’était bien lui, il lui dit qu’il allait faire un procès à l’Administration, et que dans cette affaire seraient incriminés « tous les salauds »  qui s’étaient acharnés contre lui : l’inspecteur esquissa un sourire un peu jaune et ne répondit rien. 

    Deux mois se passèrent et la commission se réunit pour les mutations : Asperges, qui avait réussi un concours qui lui permettait de passer avant ceux qui ne l’avaient pas, et qui avait aussi beaucoup de points d’ancienneté, obtint le poste, dixit le syndicaliste à qui il s’était adressé ; et il l’obtint en dépit des quarante deux demandes de ce poste,  et en toute régularité (ce qui n’est pas toujours le cas, loin s’en faut) ; et il l’obtint même, à sa grande satisfaction, contre la volonté du Syndicat National de l’Enseignement Social ! volonté scélérate qui s’était manifestée contre Asperges bien sûr, avec malveillance et sans le moindre fondement honnête, mais qui n’avait pu aboutir, vu que cela aurait pu faire une histoire « de gros calibre », qu’Asperges aurait vite transformée en scandale ; or, si l’Administration turpitudammaise n’a peur ni de l’injustice, ni de la malhonnêté, ni des bas instincts de certains de ceux qu’elle engage, elle a par contre  une frousse terrible du scandale.

     En effet un scandale, ça  montre, ça met au grand jour, ça « décape », ça met à l’air libre, ce qui  d’ailleurs dégage parfois une certaine odeur… ; donc ça sape l’édifice où sont bien au chaud  trop de planqués,  qui, comme on peut le comprendre, préfèrent rester tranquilles dans l’ombre, quitte à se prêter à n’importe quelle magouille pour y rester…

    Bref, Asperges était bien dans le collimateur de tout un « pouvoir », i.e. tout un rectorat qui, de plus, regrettait amèrement d’avoir été éclaboussé par la victoire d’Asperges contre la mère d’élève que l’Administration du lycée avait aidée de son mieux : rappelons que cette mère

    d’élève avait prouvé un quasi illéttrisme et que sa lettre au tribunal présentait tout le style de Mlle le proviseur…On ne lui avait surtout jamais conseillé d’aller voir Mr Asperges pour une explication, plutôt que de faire mine de vouloir aller en justice d’emblée ; mais le proviseur et la mère ne voulaient surtout pas qu’Asperges leur montre qu’il n’avait commis aucune faute et qu’il n’y avait aucunement matière à procès ou à dispute. L’histoire se serait arrêtée là, sainement, et n’aurait pas pu servir de prétexte au chantage à l’encontre du professeur. 

       Revenons donc à présent à la nomination de Mr Asperges dans le grand lycée.  Nomination qui le ravissait car il avait été élève lui-même jadis dans ce Lycée et y avait ensuite donné des cours dans des classes du supérieur (préparation à des grandes écoles) peu après et jusqu’à sa nomination. Et il y avait connu, alors qu’il y était élève et ensuite au début de sa carrière) un proviseur admirable : compétent, honnête, autonome et d’une noblesse d’âme qui avait qu’été que bénéfice pour le dit Lycée. En quelque sorte tout le contraire de trois autres proviseurs qui, eux, déshonorèrent le Lycée par leur esprit étroit, mesquin et arriviste comme les collabos.  Et Asperges regrettait que l’Institution possède de moins en moins des êtres nobles et à leur place dans leurs fonctions, et possède de plus en plus  d’êtres à l’esprit petit ou malsain et moralement vil. Beaucoup voyaient dans cela les augures d’un déclin définitif de l’Institution d’enseignement au profit d’une institution de propagande.

    Comme déjà dit, la commission se réunit en mai et Asperges reçut du rectorat, après avoir dû la demander (ce qui est déjà anormal),  la notification de nomination; mais , remarquant qu’elle n’était pas signée, téléphona au fameux syndicaliste (sans savoir encore qu’il s’agissait ‘un traître à la solde du rectorat !), lequel lui donna la même réponse que le rectorat qu’il avait aussi questionné : il n’y a rien d’anormal à cela, le recteur ne pouvant signer chaque année toutes les notifications de nomination.  Asperges téléphona au lycée et y envoya un fax, puis re téléphona, pour avoir une idée des classes qu’il aurait à la rentrée. Mais on lui répondit d’abord que le fax du lycée marchait mal et ensuite qu’il était trop tôt pour connaître la répartition des classes (ce qui en fait est normal officiellement mais pas toujours anormal dans la réalité) et qu’il recevrait un mot dans l’été, comme d’habitude dans tous les établissements. En réalité aucune lettre n’arriva et le lycée ferma pendant les vacances.  Asperges se dit qu’il n’y avait peut être rien d’anormal puisqu’il était connu au lycée car il y travaillait depuis 26 ans en classes du supérieur (équivalent de la préparation aux Grandes Ecoles en France) en même temps qu’il avait travaillé au lycée d’Elise.

    L’été se passa donc (dans ce pays imaginaire les vacances d’été duraient aussi deux mois), et le jour de la prérentrée arriva.

    Asperges se arriva au lycée, rencontra chaleureusement les collègues des classes supérieures qu’il connaissait déjà, d’autres aussi des classes secondaires, et fit la connaissance des autres collègues du secondaire de sa discipline. Et c’est parmi ces derniers qu’il remarqua déjà que certains, qu’il ne connaissait pas auparavant, ne lui offraient pas du tout l’accueil en général chaleureux qu’on a ou qu’on affecte d’ avoir envers un collègue nouvellement nommé…

    La séance de prérentrée commença comme d’habitude par le discours du proviseur ; après quelques minutes  de généralités il lut la liste exhaustive des nouveaux arrivants, très détaillée.  Mais le nom « Asperge » fut oublié dans la liste ! Asperges attendit la fin de

     

     

     

    l’énumération pour le faire remarquer au proviseur, lequel lui répondit qu’il ny avait pas de poste, et que c’était certainement une erreur du rectorat ; grotesque justification étant donné que le rectorat avait envoyé un avis de nomination. Difficile à croire mais vrai dans ce pays de Turpitudam : le proviseur mentait à pleine bouche sous la houlette des services du rectorat. La cabale commençait déjà, préparée de longue haleine surtout depuis les deux procès gagnés par Asperges qui avaient fort éclaboussé tout le panier de crabes qui grouillait au coude à coude bien à l’abri derrière des lois et règlements iniques et anticonstitutionnels dont nous parlerons au chapitre 4.  C’était bel et bien un coup monté, dans lequel trempaient le censeur, deux secrétaires (dont une, ancienne connaissance d’Asperges, née dans la même ville que lui,

    mit aussi du côté du manche, mentant à son tour en n’ayant à la bouche que les mots « erreur du rectorat »), les trois surveillants généraux, certains surveillants, mis au courant en douce eux aussi ; même le technicien du service informatique cherchait à éviter Asperges et, est ce par manque de compétence (car il y avait beaucoup de pannes et d’ennuis sur les ordinateurs et nombre de collègues s’en plaignaient) ? en tous cas il parlait et expliquait beaucoup à certains enseignants et le moins possible à Asperges….

    Alors Asperges commença à ressentir une impression encore plus forte d’écoeurement devant ce que l’Etat avait osé engager comme larbins pour administrer une Institution de cette importance.

    Mais attendons la fin de l’histoire…les surprises ne sont pas près de s’éteindre… 

    Asperges écrivit au recteur, pour lui signaler la soi disant absence de poste : pas de réponse. Il demanda plusieurs rendez vous au proviseur et n’ en obtint aucun : le dit proviseur avait reçu des ordres du rectorat et les suivait, il obéissait aveuglément aux ordres,comme au temps des bolchéviques ou des nazis : et ‘est des gens comme cela qui sont facilement embauchés – qu’ils aient une valeur professionnelle ou pas – par une administration  scélérate qui ne faisait que suivre l’orientation politique de la pensée unique, cela en n’acceptant dans ces rangs que des gens qui voteraient pour cette pensée unique et en faisant tout pour éloigner les gens qui n’avaient pas ces  idées. Asperges ne voulait pas être payé sans travailler, contrairement à d’autres qui étaient payés en restant chez eux, ou n’avaient un poste qu’une année sur deux, ou bien encore avaient fui la présence des élèves en occupant un poste inutile et souvent créé de toute pièce.

    L’Institution avait créé des tas de postes sans utilité, puisqu’ un fonctionnaire de l’Institution sur deux n’enseignait pas : et on appelait cela le Ministère de l’Education Nationale ! seulement tous ces fonctionnaires votaient pour la pensée unique et cela maintenait toute une force électorale, représentée par des tas de gens qui ne travaillaient pas ou peu, mais qui étaient conservés comme membres de l’Institution.

    Asperges n’était pas de ce genre et voulait enseigner, puisqu’il était payé pour cela par l’Etat, c'est-à-dire par le contribuable.  Et comme il ne cédait pas, il fut discriminé, il n’obtint que des mauvaises classes, contrairement à d’autres collègues même moins diplômés que lui (mais très obéissants), fut refusé pour une promotion, et par le proviseur-larbin du Grand Lycée qui  continuait à « lécher les bottes » du rectorat et juste avant de prendre sa retraite (« il se comportait comme une personne, menteuse, peureuse et surtout soumise et lâche ; il avait l’attitude d’une personne  peureuse qui se comporte comme un rustre,  et un fantoche, qui pousse le manque de dignité jusqu’à ne mettre aucune formule de politesse au bas des  quelques lettres que sa hiérarchie (elle-même au comportement inique et écoeurant) l’autorisa à écrire à Asperges, en réponse aux réclamations fondées de ce dernier..

    Un jour, Asperges, dans la cour du Lycée, lui demanda des comptes sur son attitude indigne : il lui répondit qu’il avait des « ordre du rectorat » ; exactement comme sous l’Ancien Régime, où les larbins couvraient leurs exactions et leurs lâchetés par un « ordre du Roi ». La seule consolation

    d’Asperges, devant cette cabale, était de se sentir honnête et digne devant des individus se comportant comme des rejetons hideux, des serfs et des « sous hommes ». 

     

     

     

    Voici la lettre qu’Asperge envoya au dit proviseur Beaubois qui s’était par lâcheté, vautré servilement  dans le mensonge pour rester du côté  du rectorat et ne pas avoir d’ennuis :

     

    Michael Asperges  , Professeur de mathématiques au Lycée régional Turpitudammais,   à Mr Beaubois, directeur du lycée 

    le 04 mars 2006 , Monsieur        

            Je vous rappelle la situation qui a été la mienne durant l'année 2004/2005, à partir de ma mutation  (connue début juillet 2004 et obtenue régulièrement selon mes vœux et mes  très nombreux points d'ancienneté dans l'ancien poste) au lycée dont vous étiez alors le proviseur. Situation que je n'ai  eu le loisir ni de réaliser pleinement ni de traiter efficacement depuis lors,  pour cause de très préoccupants ennuis de santé familiaux et aussi personnels qui ont mobilisé toute ma lucidité et mon énergie depuis l'automne 2004 et jusques à présent.

       La présente lettre et la réponse que je vous demande fermement  d'y apporter vont être portées à la connaissance des enseignants présents le 1er septembre 2004 lors de la cérémonie de rentrée des professeurs.

    -1--Pourquoi avez-vous osé ne pas citer mon nom dans la liste des professeurs nouvellement nommés?

     -2--Lorsque je vous ai fait remarquer que mon nom manquait, à la fin de l'énumération exhaustive de tous les nouveaux enseignants,  vous m'avez répondu que je n'avais pas de poste dans votre Lycée (ce qui était faux) et que " je n'aurais aucune heure d'enseignement à Joffre en 2004/05 "; l'assistance ne savait pas si vous vous preniez pour Madame Soleil ou si vous agissiez sur ordre:  interrogations qui se sont d'ailleurs avérées  fort opportunes car , au cours de l'année , pleine preuve fut faite du contraire de vos néfastes prédictions.  Et vous avez ajouté que "je serais utilisé ailleurs par le Rectorat" : mais  par quoi donc était justifiée une telle attitude à mon égard ? par quoi ? Cette remarque malsaine ne vous honore pas et a choqué plus d'un collègue.

    -4---Il semblerait plutôt que ce soit vous qui, en ce jour de pré-rentée, ayez "été utilisé" à tout autre chose… plutôt qu'à veiller au déroulement traditionnel de la cérémonie, et à une moindre "réparation " de la déconvenue qui me tombait dessus ce jour là, à mon âge et à mon grade (déconvenue que beaucoup de monde, surtout au bâtiment administratif, affectait d'appeler "erreur"…).   

      S'il y avait vraiment eu erreur sur mon poste, sans la moindre préméditation (d'où qu'elle vînt ), alors,  puisque j'en étais la victime , un proviseur  loyal  et à la hauteur de sa tâche aurait dû au moins faire amende honorable plutôt que d'essayer de m'humilier et de m'éloigner du Lycée. Avez-vous obéï aux   ordres?

    -5--Quelle justification précise donnez vous à la présence incongrue (et assurément fort inhabituelle un jour de pré-rentrée)  d'un  monsieur, à la retraite, totalement extérieur à l'établissement?

    Ce monsieur  avait été entre autre employé pour enseigner dans un autre lycée, où il est titulaire d'un certain passé.... Il fut présenté comme devant faire un petit exposé sur l'orientation, sans qu'il ait décliné le moindre diplôme, ou encore moins concours, ni même ses fonctions exactes. Et son nom fut cité, contrairement au mien, alors qu'il n'avait pas  de poste au Lycée , contrairement à moi  (car j'y avais déjà bien le mien en ce jour, et mon nom figurait déjà bien sur la liste des personnels du Lycée).      

    - 6—Pourquoi le jour même, alors que j'attendais impatiemment un service d'enseignement,  ne m'avez vous  pas fait part du remplacement d'une collègue? me privant ainsi de sa suppléance durant  tout le mois de septembre ( me disant, bien après, que je n'étais pas TZR et que je ne pouvais effectuer de suppléance ): votre attitude était déjà en totale contradiction avec la nouvelle loi sur les « remplacements de proximité »!

    -7--Au mois de novembre vous m'avez aussi dissimulé le remplacement d'un autre collègue et m'avez poussé juste après à accepter une suppléance au Lycée voisin : pourquoi?

    -8--Je vous rappelle que votre lettre du 27/01/05 ne répond, et fallacieusement encore, qu'à une seule des nombreuses questions précises qui vous sont posées dans la mienne du 17/01/05 au sujet de vos attitudes et propos plus que contradictoires : pourquoi? 

    -9---Pourquoi votre lettre du 27/01/05 ne comporte-t-elle pas la moindre formule de politesse? Etes vous assez rustre pour ne pas mettre de formule de politesse en réponse à une formule de politesse que mon éducation m’avait poussé à mettre ?

    -10---Pourquoi avez-vous nié au printemps 2004 l'inexistence d'heures sur mon poste? en effet , je me rends compte à présent qu'une judicieuse prévision annuelle des futures heures , surabondantes   

     ou manquantes, est faite longtemps à l'avance par l'ensemble des collègues et surtout par les coordinatrices de maths; et vous n'avez pas pu ne pas être contredit en temps utile par la coordinatrice de maths (ou les coordinatrices, car il y a eu une démission juste à cette époque, démission assez brusque d’ailleurs…) au sujet de ces heures manquantes : avez-vous eu son approbation ou sa désapprobation sur l'existence de ces heures?

     Et qu'en a-t-elle conclu sur l'opportunité de  me laisser demander le dit poste qui figurait pleinement dans la liste académique des postes vacants? 

     -11--- Pourquoi ne pas m'en avoir averti dès ma demande mutation?  à moins que ce poste n'ait été laissé là qu'en guise d'appât…? 

    -12---Pourquoi n'avez-vous répondu à aucun de mes fax  (et coups de fil ) envoyés début juillet 2004  dès ma connaissance de ma mutation et fin août? fax vous demandant au moins une fiche de vœux de service , comme tout le monde…

    -13---Des langues se sont déliées, depuis , et je me suis laissé dire que certains administratifs avaient  voulu me chasser de ce Lycée : en connaîtriez vous?   

          Voilà les questions que je vous pose, Monsieur, pour vous permettre de vous justifier de l'attitude que vous avez eue, devant tous mes collègues, en ce 1er septembre 2004 : vous vous êtes servilement vautré dans le mensonge, à mes dépends et sans me connaître ; vous n’avez même pas eu la virilité de me demander en face si les raisons que le rectorat arborait pour me nuire étaient fondées ou non, car vous aviez trop peur que je vous montre que mon dossier avait été truqué à ces fins. Et vous préfériez, comme tous les autres (le triste sieur Partanchier du rectorat, l’inspecteur Jeannolapin, le syndicaliste-collabo Rabérené,  etc…) n’avoir aucune raison de constater ma bonne foi,  ceci afin de pouvoir ainsi rester du côté du manche.

     J’avais même dit un jour, dans la cour du rectorat, à un inspecteur d’académie crapuleux,  que de cette affaire je ferais un livre où je parlerais de tous les salauds qui ont cherché à me nuire en douce, lâchement et en toute impunité! Et vous êtes un de ceux là.

      Par conséquent , de même que  mes collègues , qui n'ont pas moins que moi le droit de connaître toute la vérité sur les agissements dont j'ai été l'objet dès ce fameux jour de prérentrée (d'abord parce qu'ils ont assisté à la cérémonie, donc à l'affront que vous m'y avez fait, et ensuite  par simple "jurisprudence"), j'attends  une réponse de votre part  aux treize questions précédentes .  

         Vous n'êtes pas sans savoir que ce n'est pas en restant muet aux demandes d'explications que l'on peut prouver qu'on a la conscience tranquille, bien au contraire . Et  je ne doute pas une seconde, Dieu merci , que vous aurez maintenant l'amour propre et le courage dignes d'un Proviseur , pour répondre , ni plus ni moins,  mais directement et sincèrement , à chacune des questions claires et de bon aloi que je vous pose. 

          Je pense que vous vous rendrez compte que mes idées sont devenues très claires à présent; pour enfin réaliser pleinement et avec du recul  les circonstances tout à fait anormales  de ce qui m'est arrivé à mon âge et à mon grade , dès le 1er septembre 04 et durant toute l'année, au vu et au su de tous mes collègues. J'espère que  vous comprendrez aussi que je suis en droit de vous demander des comptes.

              Croyez bien en tous cas à ma détermination dans cette affaire. 
                                  Michael Asperges.

                                  

     

     

    Voici aussi la lettre qu’Asperges envoya  à un autre collabo, le « médiateur » Billaud, peureux et obéïssant, dont le seul désir était de conserver son poste (fort inutile dans le système de ce pays de Turpitudam et qui trouva un prétexte pour ne pas faire son travail, travail qui, s’il avait été fait avec honnêteté, aurait mis le recteur (« maître » du serviteur Billaud) en porte-à-faux. 

     

     

    Michael Asperges , Professeur de mathématiques au Lycée régional Turpitudammais, à Mr Billaud, médiateur académique turpitudammais 

    Monsieur,                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          A présent votre réponse ne m'étonne plus; et les choses sont officiellement plus claires, conscient que je suis de vous avoir vu mettre deux mois (prémédités?) à ne pas répondre aux questions que je vous posais dans ma lettre du 8 janvier et à ne pas avoir répondu à celles de mon courrier du 24 mars, où ces mêmes questions étaient réitérées avec une clarté et une précision incontournables quant à la réponse que chacune demandait  . Il eût été plus court de répondre aux dites questions que de jouer à l'offensé durant 12 lignes; seulement l'occasion, non trouvée encore depuis le 08 janvier, de vous soustraire à des réponses que vous n'avez jamais voulu donner, s'est un peu moins mal présentée, à votre avis, cette fois ci.

     Votre dernier refus de répondre ne fait que confirmer en fait votre volonté de ne pas avouer ce que vous savez sans doute, volonté entrevue déjà dans l'absence de réponse aux questions posées dans mon premier courrier, dont vous ne vous  étiez aucunement offensé au départ  (probablement parce que le nombre des questions n'était pas spécifié explicitement…).

    Vous osez prétendre que ma lettre de 19 questions ressemble trop à une interrogation écrite pour que vous acceptiez d’y répondre, n’étant plus élève vous-même (mais c’est en réalité parce que que vous n’avez pas le courage de tenir t^te au rectorat, qui ne vous garde, de son côté, que pour votre lâcheté et votre servilité) ; eh bien parlons à présent de la note que je donne à ce que vous avez pris de façon bien scolaire pour une interrogation écrite; sans même vous demander ni vos diplômes, ni si c'est à eux que vous devez votre poste, je vous mets zéro, pour refus de faire le travail demandé ou incompétence à l'exécuter.

       En tous cas , force est de constater que vous avez renoncé à jouer votre rôle de médiateur en oubliant jusqu'à l'étymologie du terme : médiateur vient du latin medium qui signifie milieu, donc a un sens totalement opposé à celui de l'expression :"du coté du manche". Et quelque soit votre comportement , l'étymologie reste l'étymologie.

        De par votre statut, vous avez une grande liberté, semble-t-il, de jouer ou de ne pas jouer le rôle pour lequel vous êtes nommé . Je laisse donc à Dieu le soin de vous donner l'amour propre de faire ou de ne pas  faire ce que  l'équité exigerait dans ce cas.

        Enfin j'ai pu remarquer que vous n'aviez pas mis de formule de politesse à la fin de votre dernier courrier; est ce une simple grossièreté? ou bien est ce par haine "sur ordre"? ou encore peut-être voulez vous être un émule, en montrant la même mauvaise éducation, de monsieur Beaubois, qui a agi de la même façon…? Dieu seul le sait. En tous cas vous êtes une des hontes du Ministère  de l’Instruction Turpitudammais.  

              

                  Michael Asperges

     

     

    Il ne faut pas oublier non plus, le surveillant général aux yeux globuleux et, lui aussi, à l’air franc de l’âne qui recule ;  à la botte, il faisait des « crasses » sur ordre ; sous diplômé, mais bien pensant et très zélé, il se livrait « par derrière » aux agissements qu’on lui demandait de faire en douce ;exemple : prévenir les élèves qu’un inspecteur allait venir inspecter Asperges, pour dénigrer ce dernier (ce qui est interdit).  Mais Asperges refusa, comme de droit, cette inspection falsifiée par une toute jeune « inspectrice du rectorat », enseignante fantoche à la botte du pouvoir et qui avait été choisie non pour ses capacités à enseigner – loin s’en faut ! – mais pour sa conduite servile et obéïssante) !

    L’administration (je ne peux m’empêcher de mettre un « a minuscule » tellement, dans ce pays de Turpitudam, elle était remplie de gens qui se comportaient comme des individus écoeurants et soulevant un profond mépris de la part des fonctionnaires honnêtes) et les proviseurs en question n’hésitaient pas à perdre un temps fou à imaginer ou créer des embûches,  tracasseries, coups montés et toutes manœuvres de harcèlement à ceux des professeurs qui en respectant leur métier et l’intérêt des élèves méritants ; ces administratifs se comportaient comme des gens aussi peu scrupuleux qu’avides d’avancement, et qui délaissaient, en partie au moins, leur travail pour harceler ; en tous cas ils s’écartaient fort de la tâche dont ils étaient redevables aux contribuables qui les payaient.

    Revenons au grand lycée ; lors du départ à la retraite du dit proviseur, un autre arriva, à la mine bonasse à première vue, malgré  l’impression qu’il avait donné d’avoir une idée assez haute de sa personne…

    Et là se poursuivirent et s’amplifièrent les turpitudes, les lâchetés, les injustices, la subornation de témoins (dont il avait subodoré l’attitude qu’ils auraient en la circonstance : ces témoins se comportèrent comme des lâches accomplis ! un enseignant de physique, au sortir du conseil de classe, avait dit aux collègues, pour jouer au courageux certainement, « si Asperges fait quelque chose, je le soutiendrai » ; mais il savait bien que sans témoignage, Asperges ne pourrait rien faire ! et quelques jours après il se défila doucement…). Cela s’était passé lors d’un conseil de classe ; le proviseur tenta de vexer Mr Asperges qui allait partir à la retraite sous peu ; dès que ce dernier prit la parole, il la lui coupa en lui intimant l’ordre de sortir ; Asperges lui répliqua , lui disant qu’il n’était pas question qu’il sortît car il avait parfaitement le droit d’assister au conseil de classe.  Le proviseur  ajouta que si Asperges ne sortais pas ce serait lui qui sortirait et alors Asperge serait responsable de l’absence du proviseur au conseil ; il se leva se dirigea vers la porte, toujours en vociférant de colère ; Asperges ne se démonta pas et lui dit qu’il pouvait partir et qu’on se passerait de proviseur au conseil , mais qu’i cesse de faire le guignol.  Alors, le proviseur, changea de nouveau d’avis et revint à sa place ; il lança une fois de plus à Asperges : et « maintenant vous vous tairez, du début à la fin ». « Non » lui répliqua Asperges,  « je parlerai chaque fois que je le voudrai » ; « vous vous tairez » ; « non, je vous ai dit, je parlerai » . Et Asperges eut le dernier mot ! et ensuite il parla quand il le voulut, le proviseur ayant été remis à sa place. 

    En réalité ce ne pouvait être que ses supérieurs hiérarchiques qui lui avaient demandé de vexer Asperges avant son départ à la retraite : mais il avait raté son coup. C’était le genre d’individu qui faisait le fort, par ses abus de pouvoir, contre les faibles ; mais il tomba sur un os, en la personne d’Asperges, qui n’obtempéra point. 

    Bien sûr, au sortir du conseil, Asperges demanda des témoignages et un collègue de physique, qui semblait plus courageux que les autres, dit aux autres : « si Asperges a besoin d’un témoin, je serai là. Quant au professeur principal, une femme, elle rédigea une lettre de la part de tous les collègues de la classe pour soutenir Asperges en faisant état de l’émoi créé par l’incident. 
    Mais le proviseur, subodorant la lâcheté et la courtisanerie des collègues, ne trouva rien de mieux que de montrer le dossier (qu’il savait truqué) d’Asperges et les collègues, tout peureux, se rangèrent  servilement du côté du manche : la lettre de soutien promise n’arriva jamais dans le casier d’Asperges, et le collègue de physique, ne sachant trop comment justifier qu’il se dégonflait, dit à Asperges : « elle est compliquée quand même ton histoire, très compliquée ».  Asperges comprit, méprisa et envoya en rentrant chez lui ce mail aux  dits collègues :  je vous donne cette phrase de Jules Renard,  à bien méditer : « n’écoutant que son courage, qui ne lui disait rien, il se garda d’intervenir ». 

    Le proviseur avait ainsi réussi à suborner des témoins ; mais ce n’était pas la première fois qu’il disait du mal d’Asperges à des collègues, n’hésitant pas à citer ou même à montrer son dossier truqué pour le dénigrer ; alors, voyez vous, si la dénonciation de quelqu’un qui vous  fait du mal peut être comprise surtout quand elle a pour but de mettre fin au mal, par contre cette attitude de haine et de harcèlement envers quelqu’un que vous ne connaissez pas et qui ne vous a fait aucun mal, ne peut être le fait que de quelqu’un qui se comporte comme un salaud ; un salaud qui obéït servilement aux ordres, donc un lâche.  D’ailleurs les Turpitudammmais, échaudés par les sévices des occupations communistes et nazies de jadis, appelaient ce genre de kapos, lorsqu’ils étaient fonctionnaires, les « pourris de l’Etat » ; c’est l’équivalent de « collabo » en français.

     

     

     

     

                                                     QUATRIEME PARTIE :   SYNTHESE

     

      

          Premières conclusions.

     

     Les gens qui pensaient excessivement bien savaient qu’ils pourraient facilement obtenir de bons postes en montrant patte blanche (ce n’est pas exactement la couleur mais tant pis, gardons l’expression consacrée ) ; et une fois qu’ils étaient en poste, ils représentaient de bons pions, obéissant et montrant l’exemple dans le dévouement le plus zélé. Souvent ils « devaient beaucoup à leur bienfaiteur », donc ils répandaient, comme on le leur disait, « la bonne parole » ; ces postes étaient devenus des postes–clés, comme on va le voir.

    Il faut aussi parler des postes inutiles, hors présence des élèves bien sûr , et peu fatigants ; directeur ou directrice de formation, organisateur de stages de l’Institution d’Enseignement turpitudammais ; presque toutes les épouses d’inspecteurs avaient un tel emploi : obtenu uniquement par le piston, et sans autant de diplômes souvent, que les vrais enseignants.

     Il y avait les «orientateurs », des employés, sans diplôme vraiment « aigu »…, avaient soi disant pour rôle d’orienter les élèves ;  ces postes avaient été créés en grand nombre dans ce pays par un président de l’Etat à qui on devait le prime essor de la pensée unique et ces postes étaient là pour soi disant orienter… ;en réalité c’était pour aider à « orienter ».

    Dans ce cas « orienter » les élèves consistait à leur faire miroiter l’avantage du vrai lycée, au lieu de l’enseignement professionnel, et cela, sans le leur avouer, bien sûr, même contre leur intérêt ! il fallait remplir les classes de 2nde pour « démocratiser » l’enseignement. Alors d’une part les élèves manuels s’en trouvaient lésés car ils continuaient au-delà de 15 ans à s’ennuyer dans des classes, au lieu d’acquérir le plaisir naturel  de travailler manuellement pour leur plaisir et pour acquérir une place utile à la société. Et d’autre part les élèves portés vers les études « intellectuelles » s’en trouvaient ralentis dans leur apprentissage, et parfois découragés de ne pas pouvoir travailler plus et mieux, de devoir subir parfois la jalousie d’élèves hors de leur milieu et de rater dans l’Enseignement Public Turpitudammais l’occasion d’acquérir une meilleure culture.

    Mais ces « ratages » pour les uns et ces injustices pour les autres ne comptaient pas le moins du monde aux yeux de ceux qui se délectaient de voir s’écrouler la « culture bourgeoise », c'est-à-dire la  connaissance des lettres, des arts, des sciences,, dans toute leur noblesse. Mais tout cela n’intéressant pas tout le monde ou n’étant pas assimilé par tous les enfants, il fallait en priver toute la jeunesse.

    De plus on peut faire d’une pierre deux coups si l’on prend en compte qu’en « mélangeant tout le monde »,  on « fait du social »,  on « démocratise » (ah… le doux mot !)., on « rassemble »,

    (pardon ! on « fédère », c’est beaucoup plus imprégné d’humanité…) alors là, oui, on est exactement dans le sens du progrès, ou tout au moins on est dans la direction imaginée par les partisans de la pensée unique : unique signifie bien unique, commun (faut pas oublier le mot « commun » non plus ,quoi !) ;  acquisitions uniques, connaissances uniques,  possibilités uniques, égalité unique, égalité commune, généreusement distribuée d’ailleurs par ceux qui  ont « acquis » un peu plus  d’égalité que les autres… On peut ainsi mieux les guider, ces petits, les diriger vers leur bonheur, et les imprégner de la pensée qui les rendra heureux. 

    Peu importe s’ils ne connaissent pas le b-a-b-a de la langue turpitudammaise ou même celle de leur pays d’origine, l’essentiel c’est qu’il y ait soi disant EGALITE : et s’il y a des  enfants, aidés par leurs parents  par exemple, qui voudraient  dépasser les autres, on les en empêchera :  voilà les viles intentions des fascistes de la pensée unique. Sacrifier les bons pour pouvoir abaisser le niveau général et laisser dans l’ignorance le plus grand nombre à qui l’on fait croire qu’il a le niveau (devenu fantoche)des diplômes ronflants qu’on lui délivre : le

    peuple turpitudammais croit avoir l’instruction ; il n’a que l’asservissement à des spéculateurs de la culture qui ne font que manipuler. Ces  « débonnaires-caviar » ne sont que des sangsües.      

    L’Etat ne doit pas engager de personnel véreux et doit être à l’écoute des plaintes fondées et des droits élémentaires des citoyens, et autant (ni plus ni moins) pour les fonctionnaires.

    Les fonctionnaires doivent donner l’exemple en restant apolitiques dans leur travail.

    Les augmentations de grade ne doivent pas être « le fait du prince ». mais le fait de la valeur du fonctionnaire et du travail effectué.

    Un Ministère ne doit pas pouvoir bafouer les lois ; il ne doit pas être « un Etat dans l’Etat ».

    Un fonctionnaire qui ment est un menteur et doit être puni sur ses deniers et relevé de ses fonctions. : un recteur menteur devrait avoir encore plus honte de mentir, ou de voler tel ou tel fonctionnaire.

    Un proviseur qui ment, qui triche ,qui fraude (par exemple sur une lettre recommandée, et avec la complicité de la distribution du courrier),  ou qui abuse de ses pouvoirs, ne serait qu’un imposteur et un lâche :  il est totalement indigne  de son poste ;

    Une directrice du personnel qui ment, qui triche, qui fraude en quelque manière, doit être sanctionnée ; elle est totalement indigne de son poste. 

    En un mot on devrait nettoyer le pays de Turpitudam de toutes les  pourritures de sa fonction publique.

    Les syndicalistes payés par le contribuable (et surtout payés à ne rien faire) ne devraient pas exister : qu’ils aillent devant les élèves ou qu’ils quittent la Fonction Publique. En pays de Turpitudam ils sont du côté de l’Administration, trahissant sans scrupules les collègues qui ont le courage de se rebeller ; ces syndicalistes, qui n’ont rien entre les jambes, sont des collabos du système qui les emploie et les fait payer par le contribuable. Ils ont presque tous un avancement bien plus rapide que ceux qui travaillent et finissent pratiquement tous à la hors classe comme la plupart des kapos.

    Dans ce pays de Turpitudam il était devenu insupportable de voir que le contribuable payait une foule de collabos qui, pour être à la botte de leur hiérarchie, n’hésitaient pas à faire des turpitudes, quitte à se dévaluer eux-mêmes : voici deux autres exemples.

    Mlle le proviseur (bien que ce titre dépassât le niveau de ses diplômes autant que celui de ses compétences) du lycée d’Elise, un jour, répondit à Asperges au téléphone avec une voix qui ressemblait ostensiblement à celle d’une vielle prostituée ayant fumé toute sa vie.  Il en fut fait  de même quelques mois après par madame le chef du personnel du rectorat envers le même Mr Asperges.  Cette dame, Mme Taxit, déjà d’un certain âge, lui avait crié au téléphone (avec le même ton et le même genre de voix « haineuse et hideuse »)  « et bientôt la retraite ! ».

     

                                                                        Généralisation.

     

    Ce n’est pas en conservant cupidement et en vase clos des prérogatives, voire des privilèges,  que l’on arrivera à instruire le peuple de tous les éléments qui  sont nécessaires pour avoir une réflexion et un recul qui, seuls, peuvent assurer à chaque individu l’autonomie intellectuelle et, par conséquent, sa liberté de choix.

    Et c’est en particulier en donnant à chacun la possibilité de choisir l’importance du  fonctionnariat, c'est-à-dire de l’ensemble des « délégués des citoyens » pour accomplir les tâches dont a besoin la communauté ; ce choix doit se faire directement dans les urnes, et par directement j’entends par référendum.

    C’est celui qui paie qui décide ; personne ne peut l’obliger à payer pour une instruction qui ne lui plait pas.

      -- Il y avait  en Turpitudam un énorme pourcentage de gens d’origine maghrébine dans le recrutement des surveillants d’établissements scolaires ; pourcentage bien supérieur au pourcentage de gens d’origine magrhébine dans la population du pays.Il y avait même dans le grand lycée un de ces immigrés qui travaillait au service informatique, sans grande compétence apparemment et qui avait lui aussi reçu la consigne d’être désagréable avec Asperges (cela faisait partie du harcèlement concerté puisque Asperges ne voulait pas passer sous le joug), et il l’avait été une ou deux fois.

    Si ces immigrés prenaient la place de Turpitudammais en quête de travail pour faire leurs études, c’est qu’ils étaient plus ou moins choisis « sur ordre » venant de plus haut.

    Il y en avait un autre, au collège d’Elise, qui incitait trop ouvertement au militantisme islamique ; mais on finit par le déplacer car cela devenait trop voyant : les gens auraient fini par voir un bout du pot-aux-roses…

      -- Il y avait aussi des « formateurs » pour former les enseignants, et des « formateurs de formateurs » pour former les formateurs, tous payés par les contribuables ; ceux-ci se recrutaient entre eux parfois, en citant un nom d’ami à un supérieur hiérarchique ou simplement à un responsable d’institut de formation ou de commission d’étude de ceci ou de cela, c'est-à-dire par simple cooptation ; c’était tous des gens qui pensaient très bien : ils ne voyaient guère les élèves, allant de réunions en commissions, de commissions en stages de formation, et pour justifier leur rémunération, ils pondaient des compte-rendu, des polycopiés, des circulaires et des convocations aux dits stages. Les décharges d’heures d’enseignement et les indemnités allaient bon train !

    Et, aussi peu croyable que cela pût être, il y avait certains – et plus qu’on ne le croit --  de ces « formateurs et membres d’instituts d’études sur l’enseignement, qui auraient été incapables d’enseigner dans certaines grandes classes de lycée (par exemple la terminale « matheuse » à l’époque où les programmes de maths en Turpitudam étaient très durs en géométrie affine pure notamment, i.e. autour des années 75 à 90 par exemple).

    D’ailleurs Asperges au début avait été assez naïf pour aller assister à une de ces petites « conférences » organisée  (sur rémunération rectorale… bien sûr !) par un enseignant qu’il ne connaissait pas ; au bout d’un quart d’heure de glose sur des généralités très superficielles, Asperges fit remarque au collègue que cela n’était qu’une suite de Fibonacci et que lui-même en donnait des exemples à ses élèves de Terminale section maths, après leur avoir bien sûr démontré le cas général en cours; alors Asperges demanda à « l’orateur » de démontrer le résultat aux collègues présents ; « l’orateur » (qui manifestement racontait des choses qu’il ne dominait pas et que, selon toute évidence, il avait apprises par cœur à-la-va-vite la veille)  répondit que cela se démontrait facilement… mais invoqua qu’il n’avait pas le temps de la démontrer sur-le-champ…personne ne fut dupe !

      -- Il y avait aussi en ce pays de Turpitudam une Administration qui s’allouait d’énormes fonds publics pour sa propre protection juridique ; car elle édictait des règlements anticonstitutionnels pour régner en maître (aux ordres de la pensée unique) et avait besoin d’un très important service juridique et d’un arsenal de lois et règlements parfois contraires au code civil qui décourageait beaucoup de plaignants souvent obligés de payer un avocat. Et les tribunaux administratifs ne sanctionnaient financièrement que très rarement l’Administration.

     

    Voilà maintenant une petite pause dans la narration des évènements et de la situation dans l’Institution d’Enseignement en Turpitudam.

    Suite au prochain article ; un article hebdomadaire en moyenne.

    Bonne lecture.

     

     


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